Les Experts, épisode 3

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Russes, Suédois et Croates s’y sont cassé les dents. Aucune des nations qui ont dominé le hand depuis la naissance du Championnat d’Europe en 1994 n’est parvenu à réaliser à la suite le Grand Chelem JO-Mondiaux-Euro. Celui que les Bleus viseront en Autriche après leurs sacres olympique et mondial de Pékin et Zagreb ces deux dernières années. Dans une compétition qu’elle a déjà remportée en 2006, la bande à Karabatic semble armée pour inscrire son nom tout en haut de la légende de son sport. « De toute façon, on restera à tout jamais une équipe qui a dominé le hand sur une période, savoure le maître à jouer tricolore. On doit en profiter pour gagner le plus de titres possibles. »
Impressionnants lors du Mondial croate, les Experts seront plus forts encore sur le papier avec le retour de leur pivot Bertrand Gille, qui avait opté pour une pause internationale après les Jeux olympiques. Les Karabatic, Abalo, Dinart, Guigou ou Omeyer, le gardien sacré meilleur joueur du monde en 2008, sont eux toujours fidèles au poste et pas rassasiés de titres. Mais pour avoir connu les échecs qui ont précédé l’accomplissement actuel, Claude Onesta reste prudent. Le patron des Bleus depuis neuf ans traque la moindre once de relâchement ou de condescendance. « Tout le monde a la sensation qu’on va y aller, gagner et revenir. Moi je sais que ce sera tout sauf ça, prévient-il. L’étiquette de favori doit vous donner encore plus de responsabilités et d’envie parce que tous nos adversaires vont jouer avec la volonté de battre le meilleur. »
Fernandez : « La plus difficile à gagner »
La méfiance est d’autant plus de mise que le format de l’Euro, très ramassé et sans formation très faible, n’offre quasiment aucun répit. « C’est la compétition la plus difficile à gagner, juge ainsi l’arrière et meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, Jérôme Fernandez. On s’en était rendu lorsqu’on l’avait gagné en 2006. C’est un vrai défi pour nous. Il faudra réussir deux bons premiers matchs pour marquer les esprits d’entrée. »
Dès mardi, les Bleus auront droit à un match piège face à la Hongrie, sixième du dernier Mondial. Suivront la République tchèque et l’Espagne, médaillée de bronze aux JO mais en pleine reconstruction après le fiasco du championnat du monde (13e). Si tout se passe bien, il faudra ensuite frayer parmi les habituels rivaux croates, russes, danois (tenants du titre), allemands ou polonais. Tous décidés à fermer les livres d’histoire au nez des Français.