Mondial : Bleues, les secrets d’une alchimie

Allison Pineau - -
Plus que les victoires alignées ou cette qualification pour les quarts de finale du Mondial acquise aux dépens du Japon (27-19), c’est l’image la plus saisissante aux yeux de tous. La joie et la cohésion qui entourent l’équipe de France féminine de handball interpellent. En à peine trois semaines de préparation, le sélectionneur Alain Portes a réussi à fédérer un groupe, en alliant joueuses chevronnées et jeunes pleines d’envie.
La pivot Nina Kanto (30 ans), joueuse la plus expérimentée du groupe actuel, témoigne de cet amalgame réussi : « C’est vrai qu’il y a une bonne ambiance, confie-t-elle. Alain a vraiment instauré un climat de décontraction très rapidement. Ce n’est pas facile parce qu’il vient juste d’arriver. Certaines étaient là avant lui, d’autres sont nouvelles. Et finalement, je trouve qu’il a trouvé un bon casting, c’est-à-dire bien équilibré entre anciennes et nouvelles. Pareil en ce qui concerne le staff où il y a des arrivants et des personnes déjà en place. C’est une personne très agréable à vivre donc je ne pense pas que ça pouvait se passer autrement. »
Portes, le père fondateur
Preuve de cette solidarité : les méthodes de management de Portes, bien plus souples et participatives que celles de son prédécesseur Olivier Krumbholz. Après la victoire contre les Japonaises en huitièmes de finale (27-19), le sélectionneur tricolore a ainsi accordé un jour de repos non prévu à ses joueuses, lesquelles l’ont remercié par une standing-ovation. Car Alain Portes tient à instaurer un climat de confiance. C’est en ce sens, aussi, qu’il a annulé l’entraînement à Novi Sad, lieu de sa prochaine rencontre contre la Pologne, ce mercredi en quart de finale (17h30). L’entraîneur et son staff ont décidé de ne pas se rendre là-bas (la ville se situe à 1h en bus de Belgrade) et ont préféré s’entraîner dans la capitale serbe pour ne pas épuiser les organismes.
Si le jeu tricolore reste perfectible, le sélectionneur se félicite de cette solidarité collective : « L’alchimie du jeu n’est pas encore parfaite, loin de là. Je pense qu’on a compensé par l’alchimie du groupe. Les filles ont adhéré, ont été solidaires et se sont entre-aidés en comprenant bien comment on fonctionnait. L’utilité des 18 joueuses a compensé quelques manques en ce qui concerne le handball. Ce qui a fait qu’on a été récompensé par les victoires accumulées et par cette place en quart de finale. Aujourd’hui, on a un petit bagage qui peut nous permettre d’aller en demi-finales ».
Un sentiment de confiance, une cohésion réelle, un don de soi qui ne seront pas de trop contre la Pologne. Certes, les Polonaises ont créé la surprise en sortant la Roumanie au tour précédent, mais les Françaises semblent plus armées que leurs adversaires. Plus expérimentées et plus talentueuses, également, contre une nation dont le meilleur résultat depuis trente ans est une huitième place en 1997. Une première marche avant que ce groupe ne connaisse peut-être une belle aventure ensemble.
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