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Mondial : les Bleus avaient du cœur

Guillaume Joli

Guillaume Joli - AFP

Longtemps en échec devant et très friable derrière, l'équipe de France a souffert pour se défaire de la Suède (27-25) ce samedi. Si elle ne s'est pas rassurée dans le jeu, elle a su se remobiliser autour d'un Guillaume Joli impeccable sur penalty et un énorme Thierry Omeyer dans le but. Prochaine étape : l'Argentine, lundi en 8e de finale.

Le sourire de Claude Onesta. Un moment rare ce samedi, à l’Al-Attiyah Arena de Doha, où le sélectionneur des Bleus sera passé par toutes les émotions. Car si l’intéressé a fini par montrer ses dents au coup de sifflet final du choc du groupe C, qui opposait ses protégés à la Suède et s’il pouvait, soulagé, savourer la première place arrachée par ses joueurs aux Scandinaves (27-25), ainsi que la perspective de jouer lundi l’Argentine en huitièmes de finale - un match à suivre en direct sur RMC, radio officielle des équipes de France -, il n’a jamais eu l’occasion, avant, d’esquisser un rictus satisfait. Préoccupé qu’il était devant les énormes difficultés rencontrées par ses troupes. Mais l’essentiel est sauf : à défaut de talent, ses Bleus ont su faire preuve de cœur et cela a suffi pour renverser des Suédois aussi efficaces qu’entreprenants.

Les Bleus cherchaient un match-référence ? Ils devront repasser. La bande à Nikola Karabatic voulait se rassurer, mettre fin aux critiques qui accompagnent leur jeu depuis le début du Mondial qatarien ? Ce ne sera pas, non plus, pour tout de suite. La faute à « une grosse équipe de Suède », comme le soulignera fortement Guillaume Joli en fin de match, bien décidée à faire de ce remake de la finale des JO de Londres, perdue à l’époque face aux Experts, un succès retentissant sous la chaleur qatarienne. Face à un adversaire aussi déterminé et, de plus, bien organisé, les Bleus se sont aussi compliqués la vie. La faute à une efficacité en berne (11 tirs gagnants sur 24 tentatives en première période), à un Alix Nyokas en souffrance (1 but et la barre transversale trouvée d’entrée), à un Daniel Narcisse aux abonnés absents devant et, surtout, à un Nikola Karabatic complètement éteint par la défense adverse. Muselé par les Scandinaves, sanctionné à deux reprises de deux minutes, incapable de trouver la mire ni de décocher les tirs si secs et si puissants dont il a le secret, le maître à jouer des Bleus était interdit de spectacle ce samedi.

Luka Karabatic exclu, Omeyer homme du match

Et c’est toute la mécanique tricolore qui s’en est trouvée enrayée. L’expulsion de son frère, Luka, autour d’une « baffe » selon notre consultant handball Daniel Constantini mais surtout d’une prise à la gorge sur Magnus Persson (44e), aurait pu définitivement faire plonger les hommes de Claude Onesta, prostré à cet instant sur son banc, puis averti quelques minutes plus tard pour contestation. Mais surtout pour une nervosité de plus en plus palpable. Mais il y a eu cette fin de match. Il y a eu, en fil rouge, ces 9 penalties sur… 9 transformés par Guillaume Joli, autant de buts primordiaux pour des Français, qui n’auront pris l’avantage qu’à trois minutes de la fin. Surtout, il y a eu le one-man show de Thierry Omeyer sur sa ligne.

Debout face à la tempête suédoise, le portier du PSG, logiquement élu homme du match, a tenu bon. Ses 13 parades ont maintenu les siens. Mieux, elles ont écœuré les Scandinaves dans ce money-time, à l’image de Petersen (59e), lorsque l’équipe de France est enfin parvenue à serrer le jeu à son avantage. « On a réussi à montrer qu’on avait du caractère dans ce match, lâche Guillaume Joli. On avait pour objectif de finir à la première place du groupe. C’est fait. » Avec le cœur, moins avec le talent. Mais cela ne nuira pas au bonheur des Bleus.

A.D