RMC Sport

Montpellier, bulldozer ou locomotive ?

Nikola Karabatic

Nikola Karabatic - -

Avec un effectif renforcé, le champion sortant parait plus que jamais en route pour un cinquième sacre national d'affilée, alors que la nouvelle saison de D1 démarre ce jeudi par un déplacement des Héraultais à Toulouse (20h45). Un mal pour un bien pour le handball tricolore ?

L’arrivée de l’ailier slovène Dragan Gajic pour trois ans dans la capitale languedocienne a validé l’impression laissée en fin de saison dernière : comme Chambéry l’a appris à ses dépens, il sera difficile, très difficile, de déboulonner le MAHB de son piédestal hexagonal. Avec un effectif complet, l’équipe de Patrice Canayer aborde la nouvelle saison dans la tenue du super-héros. « Montpellier est le favori, on n'a pas à se cacher, il faut l'assumer, reconnait le technicien des champions de France. Ce n'est pas simple parce qu'on est attendu partout. L'ambition est d'essayer de maintenir le leadership au niveau national, à commencer par gagner le trophée qui nous tient le plus à cœur, le championnat. On va tenter de faire la passe de cinq titres consécutifs. »

Le décor est planté et clamé à haute voix. Face à cette ambition décomplexée, la concurrence rend les armes avant le début des hostilités. « Montpellier est bien sûr le grand favori. Ils sont au-dessus, sportivement, structurellement, quantitativement, qualitativement, admet Stéphane Imbratta, entraîneur de Tremblay-en-France, et surtout dernier coach à avoir été champion de France hors Patrice Canayer, avec Ivry en 2007. Montpellier a toujours été une locomotive pour tous les autres clubs français. Leur hégémonie ne nuit pas au championnat. » Locomotive plutôt que bulldozer ? C’est là le tour de force réalisé par le MAHB.

Costantini : « Un sacrifice à accepter »

Car s’il écrase le championnat depuis le milieu des années 90 avec ses treize titres, Montpellier ne suscite pas pour autant de jalousie, mais plutôt de l’émulation, voire de l’admiration. Béatrice Barbusse, présidente de l'US Ivry-Handball : « Pendant des années, en foot, Lyon a été champion de France et ça n'a pas nui à la L1. Même si certains considèrent qu'il n'y a pas de suspense, je pense que la domination de Montpellier ne nuit pas à la D1 de handball. » Le fruit d’objectifs sans cesse réévalués.

Car loin de se cantonner à son statut d’épouvantail à l’intérieur des frontières, Montpellier nourrit des ambitions continentales. Vainqueur de la Ligue des champions en 2003, le club héraultais veut revenir à la table des grands d’Europe, celle de Barcelone, Ciudad Real et Kiel. « Quelque part, l'hégémonie de Montpellier nuit au suspense dans le championnat, mais ce qui est important c'est que Montpellier ait une stature pour envisager de regagner en Europe, explique Daniel Costantini, ancien sélectionneur, consultant RMC Sport. Donc c'est un sacrifice qu'il faut accepter pour voir un club français gagner une Ligue des champions. »

Le titre de l'encadré ici

Des stars, toujours plus de stars |||

Rançon de la gloire, Montpellier attire les stars de l’équipe de France désireuses de revenir au bercail après une carrière dans les plus grandes formations européennes. Nikola Karabatic revenu, Thierry Omeyer (Kiel) attendu en 2013, le mouvement commence aussi à bénéficier à l’ensemble de la D1, à l’instar de Jérôme Fernandez (Kiel) de retour cette saison à Toulouse. Didier Dinart et Luc Abalo, tous deux à Ciudad Real, sont aussi annoncés. « Le championnat est de plus en plus attractif, se réjouit Arnaud Bingo, l’un des onze champions du monde de la D1. L'arrivée de Canal+, le retour de Fernandez, celui d'Omeyer prochainement, ça donne envie de rester. Le championnat fait un vrai bond en avant. »