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Montpellier, un an après

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En septembre 2012 éclatait l’affaire des paris suspects impliquant sept joueurs de Montpellier, dont la star Nikola Karabatic. Douze mois plus tard, dans quel état se trouve le club ? Eléments de réponse avant le déplacement à Paris dimanche (16h15).

Les souvenirs remontent à un peu plus d’un an. Gravés dans la mémoire collective du handball français. Septembre 2012. L’affaire des « paris suspects » explose. Des membres de l’effectif de Montpellier ont parié contre leur équipe à l’occasion d’un match contre Cesson, en mai 2012, perdu (31-28) par un MAHB déjà assuré du titre. Dans le viseur, notamment, un certain Nikola Karabatic, étendard du hand tricolore. Le 30 septembre, les médias assistent à une descente de police un poil surréaliste, embarquant les suspects à l’issue du match PSG-Montpellier au stade Pierre-de-Coubertin, à Paris.

Deux jours plus tard, sept joueurs sont mis en examen pour escroquerie par manœuvre frauduleuse. Si quatre ont reconnu les faits (Primoz Prost, Luka Karabatic, Samuel Honrubia et Mladen Bojinovic), Nikola Karabatic – désormais à Barcelone après un court passage par Aix – persiste à nier toute implication. Et la justice se dirige vers un renvoi en correctionnelle. Voilà pour le rappel. Mais quid de Montpellier, le club ? Un an après, l’affaire ne rythme plus la vie d’un MAHB beaucoup moins suivi sur le plan médiatique. « Il faut tourner la page, juge Thierry Omeyer, le gardien double champion olympique, revenu au bercail cet été malgré la tourmente des mois précédents. Le club est reparti vers de nouvelles ambitions. Ça a toujours été sa force : savoir rebondir, ne jamais se reposer sur ses acquis. Il faut se servir des expériences du passé mais surtout se projeter vers l’avenir. » Avec un fonctionnement remodelé.

Canayer : « Plus une restauration qu'une reconstruction »

Aux oubliettes, la politique de stars parfaite pour le marketing. Retour aux bases, à tout ce qui a fait la force d’un Montpellier sans rival hexagonal durant deux décennies (14 titres, 12 Coupes de France, 1 Ligue des champions). Avec un budget en baisse d’un million d’euros, réduction due à la perte du sponsor maillot (Brother) et la chute de l’allocation allouée par la mairie (moins 300.000 euros), le MAHB a recentré sa philosophie sur l’être avant le paraître. Témoin le retour dans la salle René-Bougnol (3000 spectateurs), préférée au trop gros coût d’exploitation de la rutilante Arena et ses 9000 sièges, désormais réservée aux grosses affiches.

Montpellier nouvelle version, année zéro ? Pas exactement non plus. « Quand on reconstruit, c’est qu’on est sur des ruines, explique Patrice Canayer, le manager général, très touché par l’affaire il y a un an au point d’évoquer alors un risque pour la survie du club. Mais on était loin d’être sur des ruines. Il y avait des choses abimées. C’est plus une restauration qu’une reconstruction. On essaye de beaucoup s’attacher aux attitudes et aux comportements, sur le terrain et en dehors. Quand vous gagnez, vous avez peut-être tendance à vous éloigner de certaines vertus de base… » Devoir de mémoire pour mieux repartir. Sans trop s’y arrêter non plus. « Il faut mettre tout ça de côté sinon on va avoir mal à la tête, précise le joueur slovène Vid Kavticnik. Montpellier reste Montpellier. Il faut juste que le temps passe pour que cette histoire soit oubliée. » Le MAHB avance à son nouveau rythme. Touché mais pas coulé. « C’est bien français de regarder avec un peu de compassion les clubs qui traversent des difficultés, analyse Canayer. Mais Montpellier est toujours respecté. On a montré qu’on était capable de durer. Notre objectif reste d’être le plus performant possible. » Ou ce qu'on appelle... un pari sur l'avenir.

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Alexandre Herbinet avec Julien Landry et à Montpellier