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Montpellier veut forcer le destin

Michaël Guigou

Michaël Guigou - -

C’est avec deux petits buts d’avance que Montpellier se rend ce dimanche (17h15) à Barcelone pour décrocher une place en quart. Et quoiqu’en dise Patrice Canayer, c’est bien un exploit que devront réaliser ses joueurs en Catalogne.

Il y a une semaine, on prévoyait une toute petite ambiance pour ce second round entre Montpellier et le champion d’Europe. « La salle sera finalement remplie à ras-bord ! On ne sait pas trop quelle ambiance s’attendre. Peut-être que la polémique avec les Guignols les a incités à venir », s’amuse Michaël Guigou. C’est surtout la frayeur qu’ont connue les Catalans à l’aller (30-28) qui a fait battre le rappel des Socios. Dimanche dernier, les Héraultais avaient creusé un écart de 8 buts en fin de première période avant de le voir fondre dès la reprise. Le très maigre capital restant (2 buts) est bien moins confortable. « Honnêtement, je ne sais pas si ça va suffire. Il faudra tenir le plus longtemps possible et essayer de faire la différence dans l’emballement final », expose Patrice Canayer, l’entraîneur sudiste.

Retour de Guigou et Joli

Résister jusqu’à cet emballement final sera déjà une tâche ardue. En face, il y a quand même le tenant du titre et le leader invaincu de la Liga, deux toutes petites défaites cette saison (une en poule, une en finale de Coupe). L’avoir fait chuter à Bougnol une fois était déjà un exploit en soi. Et jamais dans l’histoire de la compétition un 4e de poule ne s’est qualifié pour un quart. Patrice Canayer, pourtant, ose la nuance sur le terme d’« exploit ». « Je n’aime pas trop ce mot. Ça voudrait dire que c’est quelque chose au-dessus de nos forces. Ce serait peut-être un exploit, mais un exploit dans nos cordes. »

Pour ce choc mais aussi les huit prochains mois, le technicien héraultais sera privé de Vid Kavticnik, pièce maitresse et seul gaucher de sa base arrière, blessé au genou face aux Catalans. Mais il pourra compter sur ses ailiers Michael Guigou et Guillaume Joli, 12 buts à eux deux mercredi contre Toulouse pour leur retour à la compétition. « J’ai assez rongé mon frein en tribune. Maintenant, j’ai envie de faire partie du truc, souffle Guigou, des fourmis dans les jambes. Il va falloir être meilleur, faire un bon début de match pour maintenir la pression, leur instiller le doute. Ils vont pousser comme nous on l’a fait dans notre salle. Ça va être beaucoup plus chaud. »

Probablement bouillant même, surtout si Montpellier résiste. De là à jeter un froid sur la Catalogne et sortir le grand Barcelone au Palau Blaugrana, il n’y a qu’un pas et 2 buts d’avance à conserver. S’inspirer de Chambéry en poule, défait de trois unités (25-28), ne suffirait pas. « Il faudra un très bon Montpellier mais il n’y a aucune raison de douter qu’on puisse y arriver », pense Canayer. Seulement trois fois lors la dernière décennie, le MHHB est sorti de route avant les quart de finale. L’entraîneur héraultais sait motiver ses troupes : « Le money time, ce sont les plus beaux moments à vivre en tant que sportif. » Ce sont malheureusement aussi souvent les derniers.

Silvère Beau avec Julien Landry