Paris suspects - Karabatic : « Je ne suis coupable de rien »

Nikola Karabatic - -
Nikola, encore 9 jours à attendre avant la décision de la Cour d’appel mise en délibéré au 25 octobre…
Oui, je suis impatient, comme je le suis depuis le début de cette affaire. J’ai hâte que toute cette affaire soit terminée, c’est du grand n’importe quoi. Tout ce qu’on essaie de faire croire aux gens est une connerie. Je n’ai pas joué, mon petit frère Luka non plus. On essaie de faire croire qu’on a truqué le match.
Qu’est-ce qui vous fait le plus mal ?
Ce qui me fait mal, c’est que les gens soient influencés. Que mon frère et moi, le club et l’équipe ont triché : il n’y a aucun élément. Je vous le garantis.
Vous comprenez que les gens puissent s’interroger après les déclarations de votre avocat Me Dupond-Moretti affirmant que vous aviez parié mais pas triché…
Mon avocat n’a jamais dit que j’avais avoué. Cette affaire repose sur des messages faux. Le procureur qui dit que le match a été truqué, qu’il a des preuves, ce n’est pas vrai. On fait passer des écoutes téléphoniques aux médias alors que mes avocats ne les ont pas eues dans le dossier. Il y a deux jours, le dossier n’était pas encore complet…
Comment pouviez-vous ne pas être au courant alors que votre petite amie (Géraldine Pillet) avait parié ?
Ma compagne m’a mis au courant après avoir parié. Ma copine a le droit de faire ce qu’elle veut, qu’est-ce qu’il fallait que je fasse ? Que je la quitte ? Que je la tape ? On est devant les juges parce qu’on nous accuse d’avoir triché depuis mon lit à Montpellier. Il y a eu des paris, c’est maladroit, des gens l’ont dit, mais ça relève de la fédération, pas d’un tribunal.
Comment prenez-vous le fait d’être mis en avant alors que vous êtes sept joueurs à avoir été inculpés ?
C’est ça. Mon nom revient tout le temps. C’est ma tête qui est depuis le début à la une des médias. Sans raison, sans fondement. Ça fait très mal. On nous a considérés comme des délinquants, alors que si on nous avait demandé de nous présenter, on l’aurait fait sans problème.
Comment avez-vous vécu votre interpellation ?
Ça faisait déjà plusieurs jours. Je n’ai rien compris à ce qu’il se passait. J’ai vécu un cauchemar depuis notre départ en Allemagne (25 septembre pour affronter Flensburg en Ligue des champions, ndlr).
Qu’est-ce qui vous pèse dans le contrôle judiciaire ?
Ce qui me pèse, c’est de ne pas pouvoir exercer mon métier. Je ne suis coupable de rien. Je n’ai jamais truqué le match, alors je ne comprends pas qu’on m’interdise de jouer.
Que vous inspire les déclarations de Rémy Lévy et Patrice Canayer, le président et votre entraineur ?
Les prises de position des dirigeants nous ont fait mal. Ils n’affichent pas leur soutien alors qu’on se bat depuis deux semaines pour défendre notre honneur. A travers nous, on défend le club. On nous laisse seuls.
Vous voyez-vous rejouer à Montpellier ?
Je veux rejouer avec mon équipe.
Vous pensez revoir prochainement l’équipe de France ?
Claude (Onesta, le sélectionneur) a été intelligent. Tant que les joueurs sont sélectionnables, il ne se refuse pas la possibilité de les appeler parce qu’il y a la présomption d’innocence. Après, je ne sais pas ce qu’il se passera (peu après notre entretien, ni Karabatic ni Samuel Honrubia [PSG] ne figuraient dans la liste communiquée par Onesta pour les matches contre la Lituanie du 1er novembre et contre la Turquie du 4, qualificatifs pour l'Euro, ndlr).
Comment occupez-vous vos journées ?
Je ne sors pas trop, je reste avec ma famille, c’est dur de sortir et de voir les gens, de s’exposer, on se fait tirer dessus dans les médias, alors on ne sait pas à quoi s’attendre. Je fais un peu de sport à la maison.
Pourquoi parler aujourd’hui aux médias ?
Ce n’est pas un plan de communication. Ça fait deux semaines qu’on me traite de tricheur. C’est normal de répondre. Je ne voulais pas le faire avant de passer devant le juge. Tout ça, c’est n’importe quoi. Ce ne sera jamais fondé parce qu’il n’y a pas eu de tricherie.
Le titre de l'encadré ici
Le Parquet requiert le maintien sous contrôle judiciaire de Karabatic|||
Le Parquet général de Montpellier a refusé mardi de lever le contrôle judiciaire des frères Nikola et Luka Karabatic ainsi que des trois autres joueurs du club de Montpellier. Mis en examen le 2 octobre, les cinq hommes demandent à pouvoir retrouver leurs partenaires de club du MAHB, ce que leur interdit actuellement la procédure. La cour d’appel rendra sa décision le 25 octobre. Par ailleurs, comme l’indiquait RMC Sport lundi le club a suspendu les joueurs de salaires.