Paris suspects : Les instances dirigeantes calment le jeu

Valérie Fourneyron - -
« C’est un jour triste pour l’ensemble du handball et du sport français. » Ce mardi matin, il ne pouvait en être autrement Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative. Alors qu’au même moment, plusieurs handballeurs du MAHB étaient en route vers Montpellier pour être présentés aux juges d’instruction saisis dans l’affaire des paris suspects, la ministre n’a pu échapper aux nombreuses questions. Car même si Valérie Fourneyron était venue présenter le budget des Sports pour l’année 2013, l’occasion était trop belle de l’entendre sur cette affaire qui secoue le sport français.
A l’instar des différents acteurs du handball français (entraîneurs, joueurs, vieilles gloires, sélectionneur, présidents de fédération et de ligue), Valérie Fourneyron a manié la prudence devant les micros. « Il faut attendre que l’enquête aille jusqu’au bout (…) pour savoir s’il n’y a que des paris qui relèvent des sanctions sportives ou si on va au-delà, ce qui serait triste, c’est-à-dire de la corruption », glisse-t-elle.
Masseglia : « J’espère que ce n’est que de l’amateurisme »
Arrivé avec quelques minutes de retard lors de la présentation du budget, Denis Masseglia tenait sensiblement le même discours : « A partir du moment où nous n’avons pas tous les tenants et tous les aboutissants, il est difficile d’avoir une opinion affirmée sur le sujet. » Le président du Comité national olympique sportif français (CNOSF) évoquait même de la « la tristesse », en pensant aux joueurs. « Ont-ils été jusqu’à jouer ? C’est ce qui semble avéré. Dans ce cas, c’est de la bêtise. Ils savent qu’ils n’ont pas le droit de parier. S’ils l’ont fait, ils ont eu tort et c’est passible de sanctions. »
Une faute d’autant plus grave que les fédérations et les clubs insistent lourdement auprès de leurs joueurs pour ne pas qu’ils parient. « Mais ce n’est pas pour ça qu’on est à l’abri, poursuit Masseglia. Pardon de le dire comme ça, mais c’est de l’amateurisme. J’espère que ce n’est que de l’amateurisme ! » Toujours est-il que les prévenus restent sous le coup de sanctions. Et à en croire Valérie Fourneyron, aucune clémence ne doit leur être accordée : « les sanctions doivent être celles qui sont dans le règlement de la Fédération française de hand et qui ont été prises au regard de la loi française. » Les prévenus savent à quoi s’attendre.
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Fourneyron veut « limiter le nombre des paris »|||
La ministre des Sports est revenue sur les campagnes de publicité sur les paris sportifs et le rôle de la Française des Jeux. « Les paris sont une activité à risque, a-t-elle clamé. Essayons d’en limiter les risques ». Puis Valérie Fourneyron s’est félicitée de la participation de la Française des Jeux au financement de la fédération. « Mais il faut que les règles d’intégrité soient au rendez-vous. Nous avons convenu avec son président que la multiplication des paris n’était pas une bonne chose. Ces dernières années, avec la dérégulation des paris, on a vu une multiplication des paris possibles. J’ai pu échanger pour qu’on limite le nombre des paris, surtout des phases de jeu : des sets, des mi-temps, des money time… »