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Pourquoi le Qatar n’est pas complètement une surprise

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Le Qatar a obtenu mercredi une qualification historique pour les demi-finales de son Mondial grâce à une victoire contre l’Allemagne (26-24). Si cette sélection constituée d’une majorité de joueurs naturalisés a dépassé son objectif, sa présence dans le dernier carré n’est pas complètement incongrue. Daniel Costantini, membre de la Dream Team RMC Sport, explique pourquoi.

Vendredi, le Qatar disputera une demi-finale du Mondial de hand inattendue contre la Pologne. Avec un groupe qui ne compte que trois joueurs nés sur son sol, le petit émirat du Golfe visait une place dans le Top 8 devant son public. Et le voilà à deux victoires de ce qui serait l’un des sacres les plus invraisemblables de l’histoire. Comment expliquer la réussite de cette équipe ? « Déjà, elle est dirigée par un coach espagnol extraordinaire, Valero Rivera, qui a remporté six Ligues des champions avec Barcelone et a gagné le titre mondial avec l’Espagne en 2013. C’est un grand monsieur du handball par rapport à la pratique de l’entraînement et à la dynamique de groupe. Il a fait un recrutement intelligent. Il avait besoin d’un grand pivot de deux mètres, qu’il est allé chercher en Espagne (Borja Vidal) et qui se révèle très brillant. Il avait besoin d’un tireur, arrière gauche, et il est allé chercher un Cubain (Rafael Capote). Il est aussi allé chercher Markovic.

On trouve également Bertrand Roiné, qui a été champion du monde avec les Bleus en 2011. Il n’avait pas beaucoup joué à l’époque parce qu’il avait une blessure récurrente au dos. En rupture de contrat avec Chambéry, ne voyant pas arriver beaucoup de propositions et sachant que les portes de l’équipe de France lui seraient fermées, il a accepté de partir au Qatar. Ce n’était pas au départ pour jouer avec la sélection nationale. Ça s’est bien passé et, comme beaucoup de coéquipiers, il a désormais la double nationalité.

« Ils ont travaillé comme des bœufs »

Tout cela aboutit à une mosaïque qui donne des résultats extraordinaires. Mais n’oublions pas qu’ils ont travaillé comme des bœufs pendant une année. C’est la seule équipe du Mondial qui s’est énormément préparée en conscience, comme nous pouvions le faire en France à l’époque où il fallait rattraper nos lacunes. Cette équipe récolte ce qu’elle a semé et tant mieux pour elle. La plupart des joueurs évoluent ensemble dans le même club d’El Jaish. Et ils ont complètement éludé le championnat cette année pour cette compétition. On voit aujourd’hui tous les bénéfices qu’ils ont pu en tirer.

Peuvent-ils aller au bout ? En finale, pourquoi pas. Même si la Pologne est une équipe valeureuse, expérimentée et costaude, les Qataris peuvent s’imposer dans cette ambiance, qui va encore être très favorable. Après, qu’ils jouent la France ou l’Espagne en finale, je ne pense pas qu’ils peuvent aller jusqu’à êtres champions du monde. Encore que, sait-on jamais... »

la rédaction avec L.A.