Sixt ne fait pas rire Karabatic

Après Carla Bruni, Nicolas Sarkozy ou encore François Hollande, c’est au tour du handballeur Nikola Karabatic de faire les frais de l’humour du loueur de voitures. Une campagne de publicité qui n’a pas du tout convaincu l’intéressé.

La publicité de Sixt publiée ce matin en page 5 du quotidien L'Equipe n’a pas plus au célèbre handballeur, qui n’apprécie guère de voir ses déboires judiciaires tournés en dérision. « M. Karabatic, à ce prix-là, on parie que vous allez louer ! », plaisante le loueur de voitures sur une pleine page. Sixt a capitalisé sur l’affaire des paris illégaux de Karabatic et d’autres joueurs montpelliérains mis en examen pour escroquerie.

Drôle ? Provocant ? C'est une idée spontanée née « sous la douche », dans l'esprit des responsables marketing de Sixt qui « ont voulu surfer sur l'actualité et faire rire », assure Jean-Philippe Doyen, président de Sixt France. L’annonceur n’en n’est pas à son premier coup d’éclat. En 2010 et en 2011, Sixt se jouait, notamment, de la grossesse de l’épouse de Nicolas Sarkozy pour faire la promotion de ses berlines familiales. « Faites comme Me Bruni. Optez pour un petit modèle français. » Coutumier du genre, Sixt assure qu'il n'a jamais été poursuivi en justice.

Ong (agent de Karabatic) : « Au mieux minable, au pire condamnable »

Du côté du clan Karabatic, on est très en colère contre le procédé de Sixt. « C’est une utilisation frauduleuse du droit à l’image de Nikola, s’insurge Bhakti Ong, l’agent du joueur. On a pris ça comme une insulte supplémentaire dans une période très difficile à vivre pour Nikola. Pour ce qui est d’associer la notion de pari alors que Nikola est actuellement en instruction, c’est au mieux minable, au pire condamnable, parce qu’il y a présomption d’innocence. »

La défense du champion olympique affirme être en train de réfléchir à la possibilité d’engager des poursuites. « Nikola a une image à commercialiser, ça n’exonère pas Sixt de respecter le droit à l’image. »

Louis Chenaille (avec L.B.)