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JO 2024: les autorités en ordre de bataille pour détecter les paris sportis truqués

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Alors que 10 milliards de dollars de mise sont anticipés lors des Jeux olympiques, l'Autorité nationale des jeux va collaborer avec des partenaires étrangers afin de lutter contre le risque de "manipulations sportives".

Les premières épreuves des Jeux olympiques 2024 ont débuté mercredi après-midi et c'est le sport roi des paris sportifs qui est mis à l'honneur avec deux matchs de football entre l'Argentine et le Maroc d'une part et l'Ouzbékistan et l'Espagne d'autre part. Pour l'Autorité nationale des jeux (ANJ), ces premières rencontres donnent aussi le coup d'envoi de deux semaines et demie particulièrement intenses durant lesquels l'autorité surveillera de près les "anomalies" pouvant survenir sur les épreuves en matière de paris sportifs.

Alors qu'une quarantaine de pays échangent des signalements depuis huit ans lorsque surviennent des doutes sur des mises, c'est l'ANJ française qui sera au coeur de la remontée d'informations pendant la quinzaine olympique. Pour l'occasion, l'autorité a triplé ses effectifs d'agents mobilisés. Elle pourra s'appuyer sur des algorithmes afin de détecter des paris anormaux mais aussi sur la collaboration physique de 24 partenaires étrangers qui surveilleront directement les épreuves réparties par nationalité.

"L’Allemagne scrutera les épreuves de football et de gymnastique, la Grande-Bretagne la boxe, ou encore les Etats-Unis (le FBI) le basketball", explique à Franceinfo Corentin Segalen, responsable de la lutte contre la manipulation des compétitions sportives à l'ANJ.

Les observateurs regarderont de près le comportement des sportifs et plus particulièrement des contre-performances étonnantes ou encore certaines décisions arbitrales qui feraient polémique. Les Jeux olympiques permettent en effet de parier sur des sports peu médiatisés, ce qui est de nature à attirer des réseaux criminels pour placer des mises.

Poursuites pour "escroquerie en bande organisée", voire "corruption"

Au niveau supérieur, une enquête peut être ouverte et confiée au Service central des courses et jeux (SCCJ). "Ces paris-là sont peut-être faits par des gens qui sont proches de la criminalité organisée ou proches d'un des participants de la compétition aux JO", souligne le commissaire Stéphane Piallat, chef du SCCJ à la direction nationale de la police judiciaire, auprès de Franceinfo.

"On pourrait être sollicités pour faire des constatations, établir qu'il y a des communications suspectes, qu'il y a un comportement bizarre, identifier le fait qu’un sportif a commis ou commet une triche..."

En cas de manipulations sportives avérées, les parieurs peuvent être poursuivis sur la base des chefs d'"escroquerie en bande organisée" que les acteurs directement impliqués comme les sportifs, leur entourages ou les arbitres peuvent être accusés de "corruption".

Timothée Talbi