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"C'est débile": Oudéa-Castéra "tire la sonnette d'alarme" sur la baisse du budget du sport français

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À la veille de la première édition de la Fête nationale du Sport, voulue par Emmanuel Macron pour capitaliser sur l'héritage des Jeux olympiques de Paris 2024, présidente du CNOSF Amélie Oudéa-Castéra a "tiré la sonnette d'alarme" sur les dangers de la réduction du budget du sport ce samedi sur RMC.

"C'est débile", s'est exclamé Amélie Oudéa-Castéra sur le plateau des "Grandes Gueules du Sport" ce samedi sur RMC. La présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a profité des derniers préparatifs de la Fête nationale du sport dimanche pour pousser un coup de gueule.

Cette fête a été créée par le président de la République le 14 septembre 2024, en marge de la célébration des athlètes olympiques et paralympiques sur les Champs-Élysées. Un rendez-vous annuel qui essaye de surfer sur l'héritage de Paris 2024 avec plus de 5.000 événements partout en France.

"C'est une chance d'avoir cette date du 14 septembre et d'inscrire le sport dans le calendrier de la Nation", a reconnu l'ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Mais, selon elle, "on n'a pas le cœur à la fête".

Et pour cause, après des coupes budgétaires très commentées en 2025, le sport français va se voir raboter 17,6% de ses crédits, soit près de 300 millions d'euros, dans le projet de Budget présenté à la mi-juillet par l'ancien Premier ministre François Bayrou.

"Tout cela s'effrite si on continue d'avoir des moyens entaillés"

C'est pourquoi Amélie Oudéa-Castéra, encore au gouvernement en septembre 2024 à l'heure des premiers projets de baisses de budget, a choisi de "tirer la sonnette d'alarme". "L'héritage de Paris 2024 est en risque, a-t-elle assuré sur RMC. Il y a incontestablement des choses très positives qui se sont passées (équipements, initiatives, dispositifs...). Les lignes ont bougé. Il y a une envie de sport mais il faut des moyens. Tout cela s'effrite si on continue d'avoir des moyens entaillés."

Et d'ajouter: "Il faut faire hyper attention à nos clubs, c'est pour ça que je tire cette sonnette d'alarme aujourd'hui sur les budgets. Ce sont des équipements qu'on ne construit pas, des clubs qu'on ne soutient pas, un tissu associatif qui se fragilise, des jeunes qu'on n'accueille pas dans nos structures..."

Par exemple, en cours d'année 2025, le Pass Sport - qui permettait depuis 2021 à des enfants de 6 à 17 ans à toucher sous condition de ressources une aide pour s'inscrire dans un club sportif - a été restreint pour ne concerner que les jeunes de 14 à 17 ans. Un changement très mal accueilli par les oppositions politiques et le monde du sport, Amélie Oudéa-Castéra en première ligne.

"Je connais ces décideurs publics et les étapes de la décision, donc je ne ménage aucun de mes efforts pour aller porter ce plaidoyer, a-t-elle déclaré. Il y a une énorme bataille que nous menons. Ce n'est pas possible que le sport soit traité comme il l'est. Au moment des arbitrages, on était le deuxième budget le plus impacté, c'est dingo, avec un truc absurde: le sport c'est moins de 0,1% du budget de l'État. Si vous tapez sur le sport, vous le tuez, vous l'asphyxiez et vous ne résoudrez rien à l'équation globale pour le pays. C'est débile."

Avant d'apporter un petit motif d'espoir: "Ce qui me rassure, c'est que le sport reste d'abord le premier secteur d'engagement des bénévoles dans notre pays, il continue d'attirer des jeunes (...) Le sport ne peut pas tout, le sport n'est pas au centre de tout, il faut qu'on soit lucide. En revanche, ce qu'il apporte à la jeunesse - à un moment où on se soucie de santé mentale, d'addiction aux écrans - c'est un levier hyper puissant."

TP