Carte Visa sur les sites olympiques: 60 millions de consommateurs s'inquiète pour les visiteurs

Des piétons passent devant le site olympique de l'Hôtel des Invalides entouré de clôtures affichant les anneaux olympiques avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le 22 juillet 2024. (Illustration) - EMMANUEL DUNAND / AFP
Payer n'aura jamais été aussi compliqué. Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 sont sur le point de débuter, les visiteurs des sites sportifs et de certaines boutiques officielles vont devoir s'équiper d'une certaine carte bancaire pour payer leurs achats. Sans produit Visa, impossible de dépenser quelconque euro. Une hérésie pour 60 millions de consommateurs. Ce lundi, l'association s'est étonnée d'un tel système, imposé aux spectateurs, mais aussi des subtilités de l'application bancaire mise en place par Visa. Explications.
Assez de distributeurs sur site?
C'est un partenariat de longue date entre le Comité international olympique (CIO) et Visa qui est la cause de cette obligation, depuis 1986. L'organisation bancaire figure parmi les 14 partenaires mondiaux de la compétition parisienne, lui donnant donc l'opportunité d'être le moyen de paiement privilégié. Mais l'annonce a déplu à certains visiteurs. D'autant que les espèces n'étaient dans un premier temps pas envisagées, explique 60 millions de consommateurs.
"Ce qui pose bien des questions. D’abord sur la légalité même du dispositif sur notre territoire. En France, le seul mode de paiement imposé est le règlement en espèces. Le fait de refuser de recevoir un paiement en pièces et billets est puni d'une amende de deuxième classe", commente l'association.
De quoi faire capituler Visa, qui a concédé à ce que les paiements par espèces soient finalement autorisés. Mais pas pour autant facilités, relève 60 millions de consommateurs. Cette dernière déplore que seulement une soixantaine de distributeurs soient installés sur les sites olympiques. Et ce, pour plusieurs millions de spectateurs attendus. "C’est manifestement très insuffisant et Visa le sait parfaitement", fulmine Loïc Deguzan, président de l’association de consommateurs Indecosa CGT, dans un communiqué que rapporte 60.
Votre identité utilisée "à perpétuité"
Action, réaction. Visa entend proposer une troisième solution avec une carte prépayée qu'il est possible de créditer jusqu'à 150 euros, ou encore l'application mobile Visa Go. Mais c'est là que le bât blesse pour l'association de défense des consommateurs, qui relève que les conditions générales autorisent par exemple l'exploitation du nom des utilisateurs "à des fins publicitaires sur tous les supports du monde entier, à perpétuité […] sans paiement ou contrepartie […]", selon l'article 14.2.9.
Interrogé sur ce point Visa, se défend et explique que cet article ne concerne que les "mini-jeux" dans l'application.
"La clause mentionnée concerne l’utilisation des pseudonymes, et non de noms réels. Il s’agit d’une mesure prise pour protéger les données personnelles de nos utilisateurs", répond le géant bancaire.
Gare aux usagers de l'application qui souhaitent faire une réclamation, Visa se dégageant de toute responsabilité pour les traiter (article 16-4). Enfin, l'article 17 mentionne que Visa se dégage de toute responsabilité si son application n'est pas disponible, qu'importe le lieu.