CNOSF: le secrétaire général Didier Séminet dénonce son éviction, vives tensions à deux ans des JO de Paris

C’est un divorce qui fait désordre à la tête du CNOSF à deux ans des JO 2024 de Paris. Le secrétaire général du comité Didier Séminet a été démis de ses fonctions ce lundi par un vote du conseil d’administration à la demande de la présidente Brigitte Henriques. Un vote à la majorité absolue des 45 membres présents (dont 8 en visio-conférence). Dans un communiqué de presse, le CNOSF indique simplement que "sur proposition de la Présidente, Brigitte Henriques, les 45 membres présents se sont prononcés, à une majorité requise et à bulletin secret, pour la révocation du mandat du Secrétaire général du CNOSF", sans donner plus de précisions.
Aucun membre du conseil d’administration n’a souhaité s’exprimer à l’issue de la réunion. Présent à cette réunion qui a duré un peu plus de deux heures, où chaque partie s’est exprimée et qui s’est visiblement "tendue" sur la fin, Didier Séminet n’a dans un premier temps pas souhaité faire de commentaire. Contacté par RMC Sport, il a toutefois transmis un message.
"Je vis aujourd’hui comme une véritable injustice cette décision, dans le fond comme dans sa forme"
"Je suis extrêmement déçu de ce qui vient de se passer aujourd’hui, explique-t-il. C’est un immense gâchis pour le sport français, pour l’institution olympique, pour nous tous et pas seulement pour moi. Je me suis engagé dans le rôle de secrétaire général avec passion et enthousiasme, je vis aujourd’hui comme une véritable injustice cette décision, dans le fond comme dans sa forme."
Et d'ajouter: "Je poursuivrai avec détermination mon engagement au service du sport français, dans le respect des valeurs qui sont les miennes et que je continuerai de défendre dans mes futures fonctions. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu dans cette épreuve. Je laisse aux autres le soin d’apprécier les conséquences de leur acte. J'avais à cœur de construire des ponts et non des murs."
Dans son communiqué de presse, le CNOSF indique que Didier Séminet reste membre du conseil d’administration, et qu’un ou qu’une successeur pour le poste de secrétaire général sera désigné lors d’un prochain conseil d’administration.
"C'est une histoire de personnes"
La réunion extraordinaire du conseil d’administration ce lundi a débuté par les prises de paroles de Brigitte Henriques puis Didier Séminet qui avaient chacun 20 minutes pour exposer leurs arguments, dans la salle du conseil d’administration au 6e étage de la maison du sport français à Paris, où les portraits de tous les présidents du CNOSF sont exposés. Brigitte Henriques avec la photo du baron Pierre de Coubertin derrière elle.
A l’issue des prises de paroles d’Henriques et de Séminet, les présidents de fédérations ont quasiment tous pris la parole pour demander aux deux protagonistes de trouver une solution entre eux pour régler leurs différends, de trouver une issue par la médiation. Demande refusée par Brigitte Henriques et certains présidents. La réunion s’est alors quelque peu tendue. Un des membre présent à lancé à Henriques : "Si on vote, quel que soit le vote, c’est toi qui a perdu". Mais le vote a donc bien eu lieu comme demandé par Brigitte Henriques. Un vote à bulletin secrets où la proposition de la présidente a été adoptée à 60% pour et 40% contre, majorité absolue atteinte. 45 votants, dont 8 par visio conférence, notamment les quatre membres français du CIO, (Guy Drut, Jean-Christophe Rolland, David Lappartient et Martin Fourcade) qui avaient finalement obtenu après un courrier de Guy Drut (avec copie au président du CIO Thomas Bach…) la possibilité d’assister à cette réunion extraordinaire du conseil d’administration et de voter à distance.
Difficile de connaitre précisément les reproches fait par Henriques à son désormais ex-secrétaire général qui n’aurait notamment pas été d’accord avec la politique de recrutement. "C’est une histoire de personnes", nous explique-t-on. Une première dans l’histoire de l’institution qui a laissé groggy les personnes présentes. Avec pour beaucoup un gout amer: "Un règlement de compte de personnes qui met en péril l’institution". Et des instances du sport français fracturées à deux ans des JO de Paris.