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Coronavirus: le système D des athlètes olympiques français pour s'entraîner

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Le CIO a indiqué mardi maintenir les Jeux olympiques de Tokyo, du 24 juillet au 9 août. Mais en cette période d'épidémie et de confinement, comment les athlètes tricolores s'entraînent-ils? Entre travail à la maison et improvisation, petit tour d'horizon.

Par un communiqué publié mardi après-midi, en pleine pandémie de coronavirus, le Comité international olympique (CIO) a de nouveau assuré que les Jeux de Tokyo se tiendront l'été prochain (24 juillet-9 août). "Le CIO reste pleinement engagé vis-à-vis des Jeux olympiques de Tokyo 2020 et, à un peu plus de quatre mois de l’ouverture de ces Jeux, il n’est pas nécessaire de prendre de décisions radicales et toute spéculation à ce stade serait contre-productive", a affirmé l'instance, à contre-courant. Par conséquent, le CIO a encouragé "tous les athlètes à continuer de se préparer pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020 du mieux qu’ils peuvent". Facile à dire, mais à faire? Alors qu'un confinement total a été imposé en France, et que les rassemblements de plusieurs personnes sont interdits, comment s'entraînent les sportifs en cette période de crise?

Des boxeurs qui s'entretiennent... sans boxer

Dans le monde de la boxe, la règle est simple: c'est travail individualisé pour chaque athlète. Dans les faits, le travail physique et le renforcement musculaire ne posent pas trop de problèmes, puisque chacun peut s'entretenir chez soi. Les boxeurs sont d'ailleurs suivis à distance par un préparateur. C'est l'entraînement technique qui va poser problème… Compliqué, en effet, de rester plusieurs semaines sans mettre les gants. Or, les consignes sanitaires empêchent les contacts… Les mesures prises par le gouvernement peuvent d'ailleurs poser un problème d'équité, puisqu'elles sont moins strictes dans certains pays. "Les boxeurs anglais peuvent par exemple continuer de s'entrainer normalement", note le DTN Patrick Wincke.

Pierre Plihon et le tir à l'arc en appartement

En tir à l'arc, les deux tournois qualificatifs pour les JO sont pour le moment maintenus, à savoir le championnat d'Europe en Turquie (18 au 24 mai à Antalya) et le TQO de Berlin (21-28 juin). En attendant, chaque athlète s'entretient physiquement à son domicile. Les entrainements, eux, s'organisent parfois de manière très artisanale. Les Français Lisa Barbelin, Thomas Chirault et Mélanie Gaubil se sont ainsi regroupés chez les parents de Lisa, près de Nancy. Ils ont assez d'espace pour s'entraîner: une cible est installée dans le jardin et les archers peuvent se positionner à 70 mètres de celle-ci (distance idéale). Jean-Charles Valladont a également la possibilité d'installer une cible à 70 mètres dans sa maison en Sologne. C'est en revanche bien plus compliqué pour Pierre Plihon qui, de son côté, a installé une cible... dans son appartement de Nîmes! A cinq petits mètres de distance. Mais là, le DTN Benoit Binnon considère que l'équité ne sera pas vraiment impactée car tous les pays se retrouvent plus ou moins dans la même situation. La différence en compétition se fera sur le mental et sur la capacité des athlètes à s'adapter.

Les gymnastes gagnent du temps

Enfin, en gymnastique, des séances individualisées ont été mises en place pour chaque athlète. Elles se composent d'un programme physique et d'un programme gymnique et chorégraphique (en fonction des disciplines). La situation ne peut toutefois pas durer car la pratique de la gymnastique nécessite une fréquence de répétition élevée, selon Kévinn Rabaud, le DTN. Alors que tous les championnats d'Europe ont été annulés ou reportés, le dirigeant craint un traitement inégal en fonction des nations. L'américaine Simon Biles, par exemple, a toujours la possibilité de s'entraîner normalement.

Jordan Ollivier avec CC