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"Je ne veux plus le subir": Barbara Butch explique sa plainte après avoir reçu menaces et injures

La DJ Barbara Butch à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques

La DJ Barbara Butch à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques - Capture d'écran France 2

La DJ française se confie au sujet de la campagne de cyberharcèlement ultra-violente dont elle est victime depuis sa prestation à la cérémonie d'ouverture des JO.

Barbara Butch ne veut pas laisser faire. Dans une interview publiée ce mercredi 31 juillet par Le Parisien, la DJ française évoque en détail les raisons qui l'ont poussée à porter plainte après le flot de menaces et d'injures que lui a valu sa prestation lors de la cérémonie d'ouverture des JO, vendredi 26 juillet.

"Je ne peux plus laisser passer ça" déclare-t-elle. "Je ne veux plus le subir. Personne ne doit assumer les conséquences d’un acharnement comme celui-ci."

"Quand ça commençait à partir en meute et en masse et que ça devenait des milliers et des milliers de messages, à tel point que je ne pouvais plus aller sur mon téléphone, je me suis dit qu’il fallait que ça serve d’exemple."

Polémique retentissante

L'artiste de 43 ans, également militante féministe et lesbienne, s'est produite entourée de drag-queens dans l'un des tableaux de cette cérémonie regardée dans le monde entier. De nombreux téléspectateurs ont vu dans l'image retransmise une parodie de la Cène, célèbre fresque de Léonard de Vinci représentant Jésus et ses apôtres. Si Thomas Jolly, metteur en scène de la cérémonie, a assuré que "ce n'était pas (son) inspiration", une polémique retentissante en a découlé.

Par le biais d'un communiqué de son avocate, Me Audrey Msellati, Barabara Butch a annoncé lundi porter plainte face à "une campagne de cyberharcèlement", révélant être "menacée de mort, de torture et de viol" et être "visée par de nombreuses injures à caractère antisémite, homophobe, sexiste et grossophobe".

Menaces et haine

"Beaucoup de personnes qui se sont senties offensées alors que ce n’était pas le but", raconte Barbara Butch ce mercredi au Parisien. "J'ai commencé à recevoir des messages plus horribles les uns que les autres", déclare-t-elle, avant d'en dévoiler la teneur: 'Petit démon, vous offensez Jésus-Christ et votre sentence risque d’être terrible.' 'Tu ne te rends pas compte que tu n'es qu'une espèce de grosse salope juive qui brûlera en enfer (…).' 'La prochaine fois que tu joues, je prendrai un couteau et je te trancherai la gorge sur scène.'

"Après j’ai eu des 'Jude', donc ça veut dire 'juifs', c’est ce que les Allemands écrivaient sur les vitrines des magasins", poursuit-elle. "C’est ce qu’il y avait écrit sur les étoiles juives. J’ai reçu un bon nombre de croix gammées. Et puis la transphobie, la lesbophobie… La grossophobie, ça, je le savais en fait. Les gens détestent les gros, on le sait. Ça atteint quelque chose de très personnel chez eux. J'y suis habituée. Mais pas dans une dimension comme ça."

"On parle de plus d'un milliard de personnes", souligne-t-elle. Donc forcément, les attaques sont exponentielles."

"Je le referais puissance 1.000"

"Je reçois des insultes dans toutes les langues, des menaces de mort, juste parce que j’existe, que mes copines drag-queens existent, que mes copains noirs danseurs existent, que la France qui était représentée existe, tout simplement."

"Je veux que les personnes qui se permettent d’être si intolérantes, sous couvert d’une appartenance religieuse ou politique, payent", conclue-t-elle. "Ce que j’ai fait, je l’ai fait avec fierté et si je devais le refaire, je le referais puissance 1.000."

"Une violence qu’elle n’a jamais vécue"

"Le travail est assez colossal parce que le cyberharcèlement est massif et internationalisé", a confié son avocate sur RMC ce mercredi. "Il y a des appels coordonnés pour aller la cyberharceler, notamment depuis les États-Unis. On essaye de travailler aussi sur un plan où on peut débusquer ces appels pour mieux les signaler au parquet."

"Elle s’attendait à avoir des commentaires négatifs, comme à chacune de ses apparitions et publications. Mais pas à ce déchainement-là. C’est une violence qu’elle n’a jamais vécue auparavant. Chaque seconde qui passe, elle reçoit des messages, des commentaires."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV