Jeux olympiques: à Paris, le projet de stade éphémère du Trocadéro contrarié

Un skateur au Trocadéro - AFP
L'opposition LR, Modem et les élus EELV, pourtant partenaires de la maire PS Anne Hidalgo, ont bloqué ce vendredi au Conseil de Paris le projet de stade éphémère dédié aux JO cet été au Trocadéro, laissant à l'exécutif parisien une semaine pour trouver une solution.
"Le dispositif Trocadéro sera maintenu", a affirmé la mairie après le rejet de la délibération fixant la grille tarifaire entre la Ville et des partenaires privés pour cette enceinte devant ouvrir du 17 juillet au 13 septembre dans les jardins du Trocadéro (XVIe), face à la Tour Eiffel.
"La Ville de Paris est déterminée à ne pas à priver les Parisiens, les Franciliens, les touristes français et étrangers de ces événements sportifs populaires, gratuits", a souligné la mairie pour qui "la droite et les écologistes ont voté contre le seul mécanisme qui permettait de rendre accessible gratuitement le dispositif à tout le monde".
Rabadan: "Le signal envoyé sur les Jeux est catastrophique"
S'il reste "déterminé à faire aboutir ce projet", "le signal envoyé sur les Jeux est catastrophique", a déploré auprès de l'AFP Pierre Rabadan, l'adjoint au sport et aux Jeux olympiques et paralympiques qui seront organisés en 2024 à Paris.
Intégré à Paris Plages qui débute samedi, ce stade éphémère, dont le montage se termine, est prévu comme un lieu de retransmission des Jeux olympiques - du 23 juillet au 8 août - et paralympiques de Tokyo, dont Paris prendra le relais, mais aussi de démonstration et d'initiation au sport. Le championnat d'Europe de basket à 3 doit aussi s'y tenir du 10 au 12 septembre.
Les écologistes ont fait capoter ce montage financier initial, l'élue Aminata Niakate dénonçant "la condamnation, la suppression, via la couverture des fontaines et bassins, de ce bel espace de fraîcheur en pleine période estivale" alors que "les stades parisiens existants pourraient aisément accueillir" cette "fan-zone".
"Ces manifestations conduiront immanquablement à dégrader fortement les jardins attenants", a affirmé la conseillère EELV. Les élus Modem, qui ont également voté contre le projet, s'inquiètent eux de la préservation des fontaines.
Pour le maire LR du XVIe arrondissement Francis Szpiner, qui estime avoir été prévenu trop tard du projet, la "fan-zone" va "perturber la tranquillité du quartier".
"Ce n'est pas une fan-zone, c'est une plateforme d'animation", conteste M. Rabadan, qui comptait sur les redevances des partenaires privés pour compenser à moitié le coût d'installation de la structure, évalué à 2,6 millions d'euros.
"Tout était gratuit", insiste M. Rabadan pour qui les conventions d'occupation du domaine public (CODP) rejetées par le Conseil permettaient d'équilibrer les coûts. Il va désormais explorer en urgence la voie des autorisations d'occupation temporaire (AOT), synonymes de facture alourdie pour les partenaires privés.