Jeux olympiques: de l'élection au Covid, une série de couacs pour Tokyo

Des soupçons de corruption
Dès l’élection par le Comité international olympique en septembre 2013, Tokyo 2020 est visé. Deux versements suspects d’une entreprise japonaise de lobbying, d’un total de 1,8 million d’euros, sont décelés sur le compte de Black Tidings, dont la tête de pont serait Pape Massata Diack, fils de Lamine Diack, ex-patron de l’IAAF. Dont 370.000 dollars directement perçus par le fiston de l’un des hommes à l’entregent le plus connu du monde olympique. Une somme rondelette pour s’assurer les votes du CIO face à Madrid et surtout Istanbul. L’affaire n’a pas encore connu son dénouement.
Un logo plagié
La mise en action est chaotique. Le premier logo, un T majuscule, se révèle être un plagiat d’un projet mené pour le théâtre de Liège en Belgique. Les organisateurs s’excusent et lancent un concours pour déterminer la nouvelle identité visuelle. C’est le logo aux rectangles bleus et blancs qui emporte la mise. Et cette fois-ci, pas de polémique.
Un stade trop cher
Le stade olympique, placé dans le quartier de Sendagaya, aurait dû revenir à l’architecte irako-britannique Zaha Hadid. Son enceinte avec son gigantesque toit aux allures de raie manta était lancée. Les premiers "blue prints" étaient tirés. Mais la facture gonflait sacrément. Plus de deux milliards d’euros. En catastrophe, le comité d’organisation ferme le portefeuille et donne le projet à Kengo Kuma. Un stade 69.000 places, bien moins cher, entouré de végétation sur son premier anneau. Ce stade est-il maudit ? Lors des travaux préparatoires, des restes de 187 corps humain ont été découvert à son emplacement.
Trop chaud ?
Passé la mi-juillet, le Japon bascule dans la saison chaude. Le CIO et les organisateurs ont semble-t-il oublié que dès l’aurore, le thermomètre grimpe au-dessus de 30 degrés et le taux d’humidité va toucher les 80%. En 2019, lors des Mondiaux d’athlétisme à Doha, devant le spectacle de courses nocturnes, CIO et organisateurs craignent pour la santé des athlètes. Marathon et marche iront faire des tours de Sapporo, la grande ville de l’île du Nord, aux températures plus fraîches. Tant pis pour les triathlètes qui transpireront fort dans la baie de Tokyo. En 1964, les Jeux olympiques s’étaient déroulés à l’automne, par des températures plus clémentes.
Le Covid, le point final
Tout cela aurait peut-être été oublié sans le coronavirus. La pandémie de Covid-19 a réduit les JO de mois en mois. A part le nombre total d’athlètes qui a été préservé, toutes les autres catégories ont été priés de se serrer la ceinture. Le protocole sanitaire est lourd et dernier coup de lame dans le projet: le huis-clos annoncé ce jeudi après la déclaration d’un 4e état d’urgence dans la zone de Tokyo.