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JO 2016, handball : comment les Bleues ont mis fin à la "malédiction"

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Souvent battue au terme de matchs fous dans les compétitions internationales, l’équipe de France féminine de handball a enfin inversé la tendance ce jeudi, en venant à bout des Néerlandaises (24-23) en demi-finale des Jeux olympiques. Un succès qui trouve ses racines dans le nouvel état d’esprit d’Olivier Krumbholz et ses joueuses.

Il est peut-être celui qui en a le plus souffert. Alors forcément, lorsque ses joueuses ne marquaient plus et que les Néerlandaises ont eu la balle d’égalisation dans la main ce jeudi en demi-finale des JO, Olivier Krumbholz s’est sans doute dit que le rêve allait encore lui passer sous le nez. Mais pour une fois, comme en quart face à l’Espagne (27-26 après prolongation), ce sont les Bleues qui sont sorties vainqueurs d’un match fou (24-23), où les Oranje ont trouvé le poteau dans les dernières secondes. « Très franchement, j’ai eu peur qu’on craque un peu, elles revenaient fort, avoue le sélectionneur tricolore. J’ai senti le vent du boulet quand même. Je savais qu’on pouvait gagner mais on ne marquait plus de but et c’était pénible. Heureusement, Laura Glauser a fermé la porte. »

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Après de nombreuses désillusions, avec notamment deux défaites en finale des Mondiaux 2009 et 2011 et de multiples places d’honneur aux JO, l’équipe de France féminine de handball a donc peut-être mis fin à une sorte de « malédiction » en remportant cette demi-finale, synonyme de première médaille olympique de son histoire. « Avec toutes les galères qu’elles ont eues dans les parties finales des grandes compétitions, nonobstant 2003 (le seul titre de leur histoire, au Mondial, ndlr) mais c’était presque au siècle dernier, qu’elles aient un peu de réussite, car ça s’est joué à rien du tout, moi ça me fait plaisir, lâche Daniel Costantini, membre de la Dream Team RMC Sport. Cette équipe n’a pas toujours été géniale dans ce match mais a bien mérité sa place en finale. »

Ayglon : « On est toutes persuadées que les copines vont faire le taf »

Pour retrouver les sommets après trois dernières années compliquées (6e et 7e des deux derniers Mondiaux et 5e de l’Euro 2014), les Bleues ont forcé leur destin. Et tout le monde s’est remis en question, des joueuses à l’encadrement technique. « On a beaucoup travaillé sur le groupe, la confiance entre nous, explique Camille Ayglon. Aujourd’hui, on est un groupe très divers, avec des filles qui ont toutes des choses différentes. On est toutes persuadées que les copines vont faire le taf. On avait tellement envie d’écrire une ligne au palmarès, je ne réalise vraiment pas. »

Krumbholz a changé sa façon de manager

Symbole ultime de cette nouvelle façon de fonctionner, Olivier Krumbholz, en poste de 1998 à 2013 puis rappelé en janvier dernier par la Fédération, d’abord pour qualifier les Bleues pour ces JO puis pour aller chercher une médaille. Mais le Lorrain (57 ans) est revenu avec une autre façon de manager.

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« J’ai certainement évolué, je me sens plus comme quelqu’un qui vient aider. Je me suis peut être senti trop propriétaire de l’équipe à un moment donné, explique-t-il. Je sais que Daniel (Costantini) avait eu une démarche du même type en 2001 et ça avait fonctionné. On n’est que de petits satellites, l’essentiel ce sont elles. J’ai un super staff qui bosse pour elles, donc ce sont un peu les papys flingueurs qui sont revenus les aider. »

Lacrabère : « L’aboutissement, ce sera avec la médaille d’or »

Le plan a parfaitement fonctionné et cette place en finale, ce samedi face à la Norvège ou la Russie, est là pour en témoigner. Mais désormais libérée d’un poids, les Bleues rêvent plus grand. « Cette finale, ce n’est pas un aboutissement. L’aboutissement, ce sera avec la médaille d’or, martèle Alexandra Lacrabère. Je pense qu’on va jouer les Russes. On les attend. On a fait une énorme première mi-temps contre elles (défaite 26-25 en phase de poules). On sait quelles erreurs il ne faudra pas faire et cette médaille d’or, on la ramènera en France. » Histoire de chasser définitivement tous les mauvais souvenirs.

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