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JO 2021 (athlé): en conflit avec sa fédération, la Bélarusse Tsimanouskaya est "en sécurité" au Japon

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L'athlète bélarusse Krystsina Tsimanouskaya est "en sécurité" au Japon, a assuré ce lundi le Comité international olympique (CIO), alors que la sprinteuse de 24 ans s'était dite menacée d'un retour forcé dans son pays pour avoir critiqué sa fédération nationale. La Pologne lui a déjà accordé un visa humaintaire.

L'appel à l'aide de Krystsina Tsimanouskaya a visiblement été entendu. Alors que la sprinteuse biélorusse de 24 ans s'était dite menacée d'un retour forcé dans son pays pour avoir critiqué sa fédération nationale, le Comité international olympique (CIO) a assuré ce lundi que celle-ci est "en sécurité" au Japon.

"Le CIO et Tokyo 2020 ont parlé hier (dimanche) soir directement avec l'athlète bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, a déclaré le directeur de la communication de l'instance, Mark Adams. Elle nous a assuré qu'elle se sentait en sécurité. Elle a passé la nuit dans un hôtel de l'aéroport" de Tokyo-Haneda, et le CIO devait de nouveau s'entretenir avec elle dans la journée afin de connaître ses intentions et la "soutenir", a ajouté Adams.

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La Pologne va l'accueillir

Alors que le mari de Krystsina Tsimanouskaya a confirmé avoir fui le Bélarus pour l'Ukraine afin d'éviter tout risque de représailles par le régime en place, plusieurs pays européens ont proposé l'asile ou un visa à la sprinteuse, comme la République tchèque, la Slovénie ou la Pologne. C'est cette dernière option qui a été retenue, comme l'a indiqué ce lundi le vice-ministre polonais des Affaires étrangères.

L'athlète "est déjà en contact direct avec des diplomates polonais à Tokyo. Elle a reçu un visa humanitaire. La Pologne va faire tout le nécessaire pour l'aider à poursuivre sa carrière sportive", a écrit Marcin Przydacz sur Twitter. Tsimanouskaya est "en sécurité dans l'enceinte de notre ambassade" à Tokyo, a-t-il précisé à la chaîne d'information TVN24.

"La Pologne offre son soutien aux citoyens bélarusses qui, pour des raisons politiques, souhaitent quitter le territoire bélarusse ou ne veulent pas retourner au Belarus", a-t-il ajouté. Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, cités par des médias polonais, l'athlète pourrait voyager vers la Pologne cette semaine.

De son côté, le gouvernement japonais "va continuer à coopérer étroitement avec les organisations concernées et prendre les mesures appropriées", en traitant ce cas "conformément à la loi", a déclaré ce lundi le porte-parole du gouvernement nippon Katsunobu Kato, sans détailler davantage. Les ministères japonais des Affaires étrangères et de la Justice, ainsi que la police locale, ont décliné tout commentaire, tout comme le HCR.

Peur de se retrouver en prison pour avoir dénoncé les agissements de sa fédération

Krystsina Tsimanouskaya avait affirmé dimanche avoir été forcée à suspendre sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo par le sélectionneur de son équipe, avant d'être accompagnée à l'aéroport par des responsables du comité olympique national bélarusse pour rentrer dans son pays.

Quelques jours auparavant, elle avait violemment critiqué la fédération bélarusse d'athlétisme, en affirmant avoir été forcée à participer au relais 4x400 mètres, alors qu'elle était censée initialement courir le 100 mètres et le 200 mètres, car deux autres athlètes n'avaient pas réalisé un nombre suffisant de contrôles antidopage, selon elle.

Krystsina Tsimanouskaya a aussi confié au média en ligne by.tribuna.com avoir "peur" de se retrouver en prison si elle rentrait au Bélarus. Elle avait demandé dimanche l'aide du CIO. Cet incident intervient alors que le régime du président bélarusse Alexandre Loukachenko poursuit sans relâche une répression visant opposants, journalistes et militants, avec l'espoir de mater définitivement le mouvement de contestation historique de 2020 contre sa réélection à un cinquième mandat.

C.C. avec AFP