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JO 2021: une athlète bélarusse affirme être forcée par son pays à quitter le Japon

La Bélarusse Krystsina Tsimanouskaya

La Bélarusse Krystsina Tsimanouskaya - DR

La Bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, qui dispute les Jeux olympiques de Tokyo en athlétisme, dénonce la tentative de son pays de la renvoyer de force après qu'elle a critiqué sa fédération dans la semaine.

L'athlète bélarusse Krystsina Tsimanouskaya a affirmé ce dimanche être forcée à suspendre sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo et à quitter le Japon, après avoir critiqué sa fédération sur les réseaux sociaux.

"Je demande au Comité international olympique de m'aider, j'ai subi des pressions et on essaye de me faire partir du pays sans mon accord", a déclaré l'athlète de 24 ans dans une vidéo sur Instagram.

"Je demande que le CIO intervienne", a-t-elle ajouté. "Le CIO a vu les articles dans les médias, étudie la situation et a demandé des explications au CNO (comité national olympique)" bélarusse, a déclaré à l'AFP un porte-parole du CIO.

Selon la Fondation bélarusse de solidarité sportive, Krystsina Tsimanouskaya se trouvait dimanche soir à l'aéroport Haneda de Tokyo, terminal 3. "L'athlète bélarusse est en train d'être évacuée de Tokyo par la force", a affirmé cette Fondation sur Telegram, en précisant avoir sollicité l'intervention de la police japonaise pour empêcher ce départ.

La Fondation a assuré ensuite que la jeune femme avait été placée sous protection policière et qu'un représentant du ministère japonais des Affaires étrangères se rendait à l'aéroport pour la rencontrer. L'athlète envisage de demander l'asile politique auprès de l'ambassade d'Autriche à Tokyo, selon cette même source.

Elle dénonce le mensonge du comité olympique bélarusse

Pour sa part, le comité olympique bélarusse dirigé par Viktor Loukachenko, fils du président Alexandre Loukachenko, a assuré dans un communiqué que la sportive avait dû suspendre sa participation aux JO sur "décision des médecins, en raison de son état émotionnel et psychologique". Une déclaration qualifiée aussitôt de "mensonge" par l'athlète devant la presse à l'aéroport.

Krystsina Tsimanouskaya a violemment critiqué cette semaine la Fédération bélarusse d'athlétisme, en affirmant avoir été forcée à participer au relais 4x400 mètres, alors qu'elle était censée initialement courir le 100 mètres et le 200 mètres, car deux autres athlètes n'avaient pas réalisé un nombre suffisant de contrôles antidopage, selon elle.

"Pourquoi nous devons payer pour vos erreurs? (...) C'est de l'arbitraire", s'est-elle insurgée dans un post sur Instagram. "Je n'aurais jamais réagi de manière si sévère, si on m'avait dit à l'avance, expliqué toute la situation et demandé si j'étais capable de courir un 400 mètres. Mais on a décidé de tout faire dans mon dos", a-t-elle écrit dans un post séparé.

Depuis des mois, le régime de M. Loukachenko poursuit sans relâche une répression visant opposants, journalistes et militants, avec l'espoir de mater définitivement le mouvement de contestation historique de 2020 contre sa réélection à un cinquième mandat.

LP avec AFP