JO 2022: Nastasia Noens ou la solitude de la slalomeuse

Laure Pequegnot reste la dernière française à être montée sur un podium olympique en slalom en 2002. Vingt ans après vous vous voyez lui succéder ?
Ce sont mes quatrièmes Jeux olympiques (7ème à Sotchi en 2014), déjà c'est une fierté d'être encore ici, de pouvoir défendre ma place, j'ai aucun complexe et beaucoup d'expérience. Donc voilà il me faudra m'exprimer pleinement sur cette course, jouer ma carte à fond car tout peut arriver un jour J.
Il y a du vent, les conditions ne seront pas les mêmes pour tout le monde, ça va se jouer au mental. Les JO on le sait, il y'a des surprises à chaque fois. C'est pour ça que je suis là, et en tout cas bien motivée.
"Je suis obligée d'aller chercher cette concurrence ailleurs"
Votre dernier podium en Coupe du monde remonte à 2016, vous ne comptez que cinq TOP 10 depuis. Il va quand même falloir réaliser un exploit pour bousculer une concurrence très dense en slalom ...
C'est vrai. Surtout que la favorite Mikaela Shiffrin aime beaucoup cette neige plutôt abrasive. Elle va faire des très, très bonnes courses là-dessus. Après il reste toujours deux autres places, donc tout peut arriver. Mais il ne faut pas se focaliser sur ces filles et faire ce qu'on sait faire. Je connais mon objectif, je sais où je veux aller.
L'absence de concurrence en France, c'est un handicap ?
Clairement, oui c'est ce qu'il me manque. Quand j'étais plus jeune j'ai connu une densité énorme en équipe de France, et j'ai toujours aimé cette concurrence et le fait de pouvoir se tirer la bourre à l'entraînement. Aujourd'hui, je suis obligée d'aller chercher cette concurrence ailleurs, à l'étranger.
Juste avant les Jeux j'ai dû aller m'entraîner en Italie avec les Canadiennes. C'est bien qu'elles m'acceptent. Ça me permet d'avoir cette concurrence dont j'ai besoin. Il faut l'avoir vécu tout jeune d'être seule comme Shiffrin et Vhlova qui ont leur staff complètement adapté depuis toujours. Elles n'ont pas besoin d'autres filles. Moi j'ai besoin qu'on me titille à chaque fois, c'est pour ça que je vais chercher ailleurs.