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JO 2024: Lappartient et Oudéa-Castéra assument l'interdiction du voile pour Sylla mais cherchent une solution

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David Lappartient, président du CNOSF, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques, ont réagi ce mercredi au cas de l'athlète française Sounkamba Sylla, interdite de porter son voile pour la cérémonie d'ouverture et les épreuves d'athlétisme.

Une ligne parfaitement assumée, même si une solution est cherchée. Alors que Sounkamba Sylla, sprinteuse française qui participera aux Jeux olympiques et musulmane pratiquante, a déploré ne pas pouvoir porter le voile lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine en raison du régime de laïcité imposé aux sportifs tricolores, le président du CNOSF David Lappartient et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra ont réagi ce mercredi.

"Nous sommes totalement alignés entre l'Etat et le CNOSF", assure l'ancien patron du cyclisme mondial. "Nous avons des principes qui sont tout à fait les mêmes. L'équipe de France olympique concourt à une mission de service public, elle est astreinte à la laïcité. Ce n'est peut-être pas compréhensible dans d'autres pays, mais c'est ce qui fait notre ADN, ici en France. Cette laïcité qui permet de respecter les croyances des uns et des autres, et qui permet bien sûr qu'en dehors de la représentation officielle, chacun soit libre de vivre comme il le souhaite dans le respect des lois. On a le cas d'une athlète sur lequel nous travaillons, nous sommes en discussion avec elle pour trouver les solutions qui respectent la laïcité, la charte des athlètes qu'elle a signée, avec un souhait légitime de respecter ses convictions. Je n'ai pas de doute qu'une solution puisse être trouvée. On a le souhait que tous les athlètes puissent participer à la cérémonie d'ouverture."

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Des discussions en cours avec Berlutti

Une position partagée par Amélie Oudéa-Castéra. "Quand nos athlètes représentent l’équipe de France, ils incarnent le service public donc ils incarnent le principe de neutralité et ne peuvent donc pas porter de signe religieux ou politique. Ce n'est pas notre vision personnelle, la volonté du gouvernement, c'est le cadre juridique posé par notre Constitution", ajoute la ministre.

Qui espère elle aussi trouver une issue positive pour permettre à Sounkamba Sylla de défiler sur la Seine avec ses compatriotes. "On veut être solide sur le respect de ces principes (de laïcité) mais être aussi dans une attitude bienveillante et constructive", poursuit "AOC". "Être inventifs sur des solutions pour que chacun se sente bien. Je suis optimiste. À Rome (aux championnats d'Europe en juin) on avait eu ces échanges (Sylla avait porté une casquette pour couvrir ses cheveux, NDLR), y compris moi personnellement avec l'athlète concernée. Dans les échanges, ils ont senti je crois qu'il y avait de la bienveillance, une envie de trouver des solutions et surtout pas de priver l'athlète de quelque chose. (...) Notre volonté, comme à Rome avec l'ajustement de cette casquette respectueuse de nos principes, c'est de trouver une solution."

La ministre a ainsi précisé que des discussions sont en cours avec LVMH et Berlutti, qui habille les athlètes français pour cette cérémonie, afin de trouver un nouveau compromis vestimentaire.

Pour rappel, le Comité international olympique (CIO) n'interdit aucunement le port de signes ou vêtements à caractère religieux, ni la Fédération internationale d'athlétisme. Mais en France, les athlètes tricolores sont considérés comme des personnes chargées d’une mission de service public, soumis à un régime de laïcité strict. Une règle contestée par certains athlètes, mais aussi par l'ONU ou encore l'ONG Amnesty International.

C.C. avec Pierre Thévenet