JO 2024: les sacres de Léon Marchand boostent déjà les inscriptions en club, "c'est assez rare"

Stratosphérique. Mercredi soir, le nageur français Léon Marchand est devenu triple champion olympique avec deux titres en deux heures seulement. D'abord en s'imposant de justesse sur 200m papillon après une dernière longueur incroyable, puis sur la même distance en brasse, trois jours après son sacre sur 400m 4 nages.
Des succès qui pourraient susciter des vocations salvatrices pour le sport français mais surtout pour les plus jeunes. "Aujourd'hui, un collégien fait de la piscine une fois en sixième, et il ne reprend qu'en seconde", déplore l'enseignante Barbara Lefebvre dans Les Grandes Gueules ce jeudi sur RMC Story. "Le temps dans l'eau est insuffisant pour qu'ils progressent en termes de nage", ajoute-t-elle.
"C'est une activité qui ne coûte pas cher, il suffit d'un maillot. Il faut la porter vers les quartiers populaires parce que c'est là que l'on a le moins de gens qui savent nager. C'est une question de santé publique, pour éviter les noyades et lutter contre l'obésité", estime Barbara Lefebvre.
Faut-il une refonte du rythme scolaire pour faire plus de sport?
L'enseignante des Grandes Gueules plaide pour une réorganisation du temps d'école: "Il faut revoir l'organisation du rythme scolaire. Il faut des cours de 8h à 13h30 au collège et qu'ensuite, toutes les activités artistiques et sportives soient organisées dans la semaine pour que les enfants puissent avoir des activités de longue durée", estime-t-elle. "Pour les enfants, c'est mieux de faire des maths à 8h du matin plutôt qu'à 16h", ajoute Barbara Lefebvre.
Car les JO 2024 et Léon Marchand suscitent bel et bien des vocations. "Enormément", assure Nicolas, président d'un club de natation à Saint-Laurent-du-Var, dans les Alpes-Maritimes. "On reçoit déjà quelques dizaines de demandes d'inscription en plus pour la rentrée de septembre et c'est assez rare en plein juillet-août".
Son club, le Stade Laurentin natation, offre des horaires aménagés pour les élèves du collège voisin, comme le plaide Barbara Lefebvre. "On a une vingtaine de collégiens de la 6e à la 3e en horaires aménagés. Ils viennent à la piscine de 8h à 10h deux matins par semaine, avant le collège, puis tous les soirs. Ça leur fait une amplitude de 8h à 10h de piscine par semaine, ce qui donne des résultats au niveau départemental et même national", explique Nicolas.
Une organisation du temps scolaire qui a des effets sur les notes. "Si l'enfant décroche scolairement mais est performant en natation, on va baisser l'intensité pour le remettre en selle pour son niveau scolaire", assure le directeur du club de natation. "Le scolaire passera avant la natation".
Ce qu'a constaté aussi Barbara Lefebvre avec des jeunes bénéficiant d'horaires aménagées pour le football. "En Zep, j'avais la classe foot avec des gamins en difficulté scolaire mais ils savaient que s'ils déconnaient au niveau scolaire, ils allaient se faire engueuler au foot, donc ils se forçaient à travailler", se rappelle-t-elle.
"On leur enseigne la discipline, la culture de l'effort, la ponctualité", ajoute Nicolas. "Parfois, ils ne sont pas dans le plaisir mais ça apprend le respect", conclut-il.