JO 2024 (natation): "Il n'est pas tombé des nuages", Onesta salue le "génie" Marchand mais souligne sa préparation

Avec 27 médailles dont huit en or à l'issue des six premières journées lors des Jeux olympiques de Paris, l'équipe de France surfe sur une belle dynamique. Celle-ci est portée notamment par le nageur Léon Marchand, déjà triple champion olympique et qui pourrait encore décrocher l'or ce vendredi lors du 200m quatre nages. Manager général de la haute performance à l’Agence nationale du sport, Claude Onesta se réjouit des débuts des Bleus, dans le sillage de Marchand.
"Marchand est un modèle pour notre jeunesse",
"Léon, on l’a vu arriver. Il n’est pas tombé des nuages", a commenté Claude Onesta pour RMC ce vendredi. "En France, quand vous performez, vous êtes encadré par le club, la Fédération. Par contre, on n’avait pas imaginé une éclosion aussi rapide. C’est le lot des génies, il en existe dans toutes les disciplines mais ils sont très rares."
Champion olympique du 400m quatre nages dimanche dernier, Léon Marchand a signé un doublé historique mercredi avec un sacre sur le 200m papillon puis sur le 200m brasse, le tout au cours de la même soirée. "Au-delà de son génie, et donc de sa génétique, il a autour de lui un environnement propice à la performance, à commencer par une cellule familiale très solide, très stable, avec des parents anciens champions eux-mêmes", a encore noté Onesta.
Xavier Marchand, le père de Léon, avait obtenu trois médailles sur la scène internationale au cours de sa carrière. Et sa mère Céline Bonnet a également participé aux Jeux olympiques, spécialisée surtout dans le quatre nages. Prodige, Léon Marchand est entraîné par Bob Bowman, l'ex-mentor de Michael Phelps. "Son environnement au club, son départ aux États-Unis pour travailler avec Bowman… Toutes ces conditions, avec beaucoup de sérénité et de sagesse autour du parcours de Léon, je crois que ça en fait un grand champion et une belle personne", a conclu Onesta sur la nouvelle star de la natation. "C’est quelqu’un qui a les pieds sur terre. C’est un modèle pour notre jeunesse."
"On reste lucide sur le fait de bien terminer"
Nommé en vue de cet objectif des JO de Paris, Claude Onesta travaille depuis plusieurs années sur la réussite des sportifs tricolores à domicile. "Je ne vais pas m’aventurer. Le pari est bien démarré, peut-être même au-delà de nos plus grands espoirs", a lancé l'ancien manager du handball français. "Mais on reste surtout concentré sur la suite et lucide sur le fait de bien terminer ce challenge."
Aux Jeux olympiques de Tokyo, la France avait terminé au huitième rang au classement des médailles, avec 33 podiums dont dix titres. À mi-parcours, les Bleus ont déjà pratiquement atteint ce bilan. "Je crois qu’à Tokyo, on démarrait la mise en œuvre de cette mission et on a commencé par deux années de pandémie. Ce n’était pas très rayonnant pour transformer", a jugé Onesta. "Mais la transformation était longue, difficile. Il a fallu bouger des choses. Ne pas changer les acteurs, parce qu’en trois ans, vous ne changez pas les générations de sportifs. Ce qu’il a fallu, c’est créer les conditions d’une préparation plus précise, plus spécifique, l’amélioration des outils, investir sur l’encadrement et le valoriser…"
Onesta reste confiant pour le handball
Le record de médailles d'or date de 1996 pour la France, avec 15 titres décrochés à Atlanta, ce qui pourrait permettre aux Bleus de finir à domicile dans le top 5 du classement des médailles. Les 43 médailles des JO de Rio 2016 sont aussi dans le viseur puisque dans les projections, il reste 52 potentielles médailles pour les Français.
"Tous ces petits détails additionnés finissent par faire une différence", a ajouté Claude Onesta sur cette réussite globale, bien supérieure à celle de Tokyo. "Après, il y a aussi l’enthousiasme lié aux Jeux à Paris. C’est multifactoriel mais je pense qu’on a fait autrement que jusqu’à présent."
Parmi les points noirs, l'équipe de France masculine de handball a concédé deux défaites et un nul depuis le début du tournoi. "Ce n’est pas le début de compétition dont on rêvait et qu’on avait imaginé", a admis Onesta, qui pense que les handballeurs peuvent toujours battre tout le monde. "Mais on sait aussi que la performance est fragile. On a beau avoir des équipes de qualité, et elles l’ont prouvée, ça se dérègle assez vite. Mais ça peut se re-régler assez vite aussi. Ce matin, on a un match plus accessible contre l'Argentine. Il faut utiliser les deux prochains matchs pour retrouver un peu de la dynamique collective, de la confiance. La vraie compétition ne démarre qu’en quarts de finale."