JO 2024: Orléans se propose en plan B pour le basket

Une "mini-salle NBA", dotée d’un cube central d’écrans géants de 8 mètres par 6 "unique en France": au milieu du chantier, Thomas Renault, l'adjoint au maire d'Orléans en charge des sports, vante les qualités de la CO’Met. Cette nouvelle Arena prend forme au sud de la cité du Loiret. D’une capacité de 10.000 places, elle sera livrée en fin d’année et accueillera son premier événement en janvier 2023. Une salle ultra-moderne, avec ses bandeaux de panneaux LED et sa trentaine de loges VIP, dont le club de basket local, l’OLB, pensionnaire de Betclic Elite, sera résident. Le tout à une heure de la capitale.
Aujourd’hui, les élus d’Orléans rappellent au comité d’organisation de Paris 2024 que leur Arena est à disposition, si besoin... "En tant que collectivité, nous devons tous prendre part à la réussite des Jeux, estime Thomas Renault. L’objectif est de proposer une solution économique, écologique, et sportive à Paris 2024." Une solution face au courroux des basketteurs tricolores sur le lieu proposé par le comité d’organisation pour accueillir la phase de poules du tournoi olympique. Evan Fournier a sonné la charge : "Comment peut-on accepter de voir le basket, sport collectif le plus populaire aux Jeux Olympiques, être envoyé dans le Parc Expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée. Je crois rêver !", a ainsi tweeté le joueur des New York Knicks. Les basketteurs tricolores n’acceptent pas d’être relégués dans un hall de la Porte de Versailles. Depuis que Paris 2024 a dû revoir ses plans en termes d’infrastructures, le ballon orange a été délogé par la gymnastique et le badminton de l’Arena 2, en cours de construction à Paris Porte de La Chapelle.
"Nous sommes crédibles"
Lui-même ancien footballeur professionnel, l’adjoint aux sports orléanais comprend le vice-champion olympique à Tokyo : "Jouer au basket dans un hall, c’est comme si moi ancien footballeur, vous me demandiez de jouer dans un champ, il n’y a pas de saveur". Pour autant, il n’y a eu aucun échange direct avec Paris 2024. "Mais indirectement, j’ai parlé à des présidents de fédérations par téléphone, à des élus. Ils ne sont pas insensibles, nous sommes crédibles en termes d’économie et de distance", précise Thomas Renault. "Certains ici estiment même qu’on est dans le grand Paris : 3000 personnes font l’aller-retour quotidiennement en train ! Donc messieurs Estanguet, Gatien, Fourcade, vous êtes les bienvenus à Orléans pour visiter cette belle salle", ajoute l’élu.
Le directeur des sports et des loisirs à la ville-métropole d’Orléans, Antoine Blanc, insiste lui sur la modularité de ce nouvel équipement qui "sera adapté aux configurations requises pour les compétitions internationales de toutes les disciplines d’intérieur: badminton, gymnastique, volley, handball… En plus du basket". Car Orléans propose d’être une solution de repli quelle que soit la discipline, "si un jeu de chaises musicales doit avoir lieu" ajoute Thomas Renault, qui cite en exemple la gymnastique et le badminton : "Tous les présidents de fédérations sont déjà venus visiter la salle et en connaissent les qualités".
Si son Arena venait à être retenue comme plan B par Paris 2024, Orléans ne demanderait au comité d’organisation aucune participation à son financement, estimé à 150 millions d’euros avec le parc des expositions et le palais des congrès attenants. L’Agence nationale du sport a d’ailleurs participé à hauteur de 20 millions d’euros.
Tony Estanguet a lui assuré ce mardi que les choses avançaient "plutôt bien" dans le dossier du tournoi olympique de basket-ball. "On trouve des solutions au fur et à mesure. Chacun est dans son rôle en cherchant à avoir les meilleures conditions de réussite pour son sport. On a un contact régulier avec la Fédération internationale de basket. On a un certain nombre de réunions cette semaine pour continuer à améliorer le dossier du basket", a ajouté le président de Paris 2024.
De leur côté, les fédérations françaises de gymnastique et de badminton, contactées par RMC Sport, ne veulent pas réagir officiellement. La FFGym, satisfaite de sa localisation aux Jeux, estime d'ailleurs ne pas se sentir concernée par la polémique.