JO 2024: que risquent les athlètes du triathlon à se baigner dans une eau de qualité insuffisante?

Les deux épreuves de triathlon des JO-2024 vont avoir lieu ce mercredi après avoir été reportées pour "raisons sanitaires" à cause du niveau insuffisant de qualité de l'eau de la Seine, ont annoncé les organisateurs des Jeux olympiques, qui ont fait dès le départ le pari risqué de faire nager des sportifs dans le fleuve.
"Les résultats des dernières analyses d'eau ont été jugés conformes", ont-ils ajouté ce mercredi matin à l'aube et alors que la capitale se trouvait sous la pluie. Les femmes s'élanceront donc à 8h et les hommes à 10h45.
Le triathlon est la première discipline olympique devant en partie se tenir dans la Seine, avant la natation en eau libre la semaine prochaine, et les organisateurs ne cessaient de répéter leur "confiance" depuis plusieurs jours malgré l'annulation de deux séances de reconnaissance.
Mais les fortes pluies tombées vendredi et samedi derniers sur Paris ont dégradé la qualité de l'eau, dont les dernières analyses montrent "à certains endroits du parcours de natation" des valeurs "encore supérieures aux limites acceptables", ont indiqué mardi matin l'instance internationale World Triathlon et le comité d'organisation dans un communiqué conjoint.
Des risques variés
Les risques sanitaires en cas de baignade dans une eau de qualité insuffisante sont variés. Ils peuvent être dus à la présence dans l’eau de bactéries, de parasites ou de virus pathogènes.
Cette présence est notamment issue "de mauvais raccordements d'habitations au réseau d'assainissement, de débordements des réseaux d'eaux usées, de rejets de station d'épuration d'eaux résiduaires et du ruissellement sur les sols lors des pluies importantes", selon le site du ministère de la Santé.
Deux bactéries scrutées pour les JO
Ces organismes "provoquent généralement des diarrhées et des gastro-entérites", selon le site EauFrance. Elles sont par exemple causées par des bactéries présentes dans les matières fécales, comme Escherichia coli (E. coli) ou les entérocoques. Il s'agit des deux bactéries testées par les autorités dans la Seine pour autoriser ou non la baignade.
La pollution microbiologique de l'eau peut aussi, parfois, entraîner "des maladies dangereuses comme le choléra ou la salmonellose", d'après EauFrance. Le service public d'information sur l'eau explique que "la transmission à l’homme se fait par ingestion (lors de l’alimentation ou d’une baignade) ou à travers des blessures de la peau en contact avec de l’eau contaminée".
Autre risque pour les baigneurs d'eau douce: la leptospirose, transmise par des animaux qui rejettent les germes responsables de la maladie dans leurs urines. Cette maladie se manifeste dans des formes variées, selon l'Institut Pasteur.
"Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses", développe le centre de recherche biomédicale. La leptospirose peut toutefois évoluer et atteindre les reins, le foie, les poumons, le cerveau et entraîner un syndrome hémorragique.
Le ministère de la Santé cite aussi la dermatite des baigneurs. Elle se caractérise par une "pénétration à travers la peau des baigneurs des larves 'nageuses'" qui cause des picotements, des petites plaques rouges et des démangeaisons importantes.