JO 2024: Tir, aviron, tennis... Loin de l'euphorie, ces disciplines qui sont dans le dur

Deux salles, deux ambiances. D’un côté, il y a ceux qui, chaque soir, sont occupés à actualiser leur total de médailles glanées lors de ces JO de Paris 2024. Qui paradent au Club France, le tout au milieu d’une joyeuse euphorie populaire en bleu-blanc-rouge. Et de l’autre, ceux qui regardent cela avec une forme de désir.
"Bien sûr qu’on a envie de faire partie de la fête", résume le DTN du tir Gilles Muller.
Le tennis proche du fiasco
Le patron des fines gâchettes françaises n’a pas vraiment eu l’occasion de se réjouir depuis quatre jours à Châteauroux. Zéro médaille pour les tireurs français quasiment à mi-programme. Deux places en finale pour Océanne Muller, 5e à la carabine à 10m, et pour Lucas Kryzs, qualifié pour la finale de la carabine 50m 3 positions qui aura lieu ce jeudi matin. Hormis cela, pas mal de déceptions.
Un ressenti que doit aussi connaître son homologue de l’aviron. Deux des trois bateaux déjà en lice n’ont pas décroché leur billet pour la finale, et notamment celui des champions olympiques en titre du deux de couple, Hugo Boucheron et Matthieu Androdias, éliminé en demi-finale. La remarque vaut aussi pour le tennis où Corentin Moutet fait figure d’unique rescapé tricolore, au stade des 8es de finale, après les éliminations des doubles femmes et hommes, ce mardi.
Alors certes, ces disciplines n’affichaient pas d’ambitions de médailles démesurées, au regard des forces en présence. Mais leurs représentants n’ont pour l’heure pas réussi à être, a minima, à leur meilleur niveau pour leurs Jeux olympiques. Un rendez-vous pourtant préparé depuis plusieurs années.
Du stress sur le pas de tir
Comment l'expliquer? Il y a souvent l’implacable loi du plus fort. Au tir, bien que potentielle médaillable, Muller est à sa place dans le top 5, au regard des bilans. Au tennis, les paires de double hommes et mixte ont subi divers aléas les empêchant de travailler en amont pour rivaliser avec d'autres. Mais dans certains cas, l’hypothèse du poids, lourd à porter, d’un tel rendez-vous à domicile est aussi émise.
"Il y a une surpression liée au fait de tirer à la maison", envisage Gilles Muller.
"On pensait prendre cela comme un véritable avantage. Là aujourd’hui, on est en train de se dire que c’est un peu pesant. Le soutien populaire qu’on n’a absolument pas l’habitude d’avoir était pris en compte. Mais il était peut-être légèrement sous-estimé". Et dans une discipline d’ultra précision comme le tir, l’impact sur la performance peut être énorme. "Cela amène une augmentation du rythme cardiaque dans le début du match. On est sur des phases avec un niveau d’adrénaline beaucoup trop élevé. Ce qui implique trop d'engagement." Et moins de précision. Rédhibitoire.
Et maintenant? Hors de question dans ces disciplines de verser dans une forme de défaitisme, alors que le pays vibre pour ses champions. Fort de l’appui d’un public qui le transcende, Corentin Moutet peut surprendre. L’aviron a encore de beaux espoirs, avec les filles du deux de couple en finale. Le tir abattra ses cartes maîtresses (Clément Bessaguet, Jean Quiquampoix, Camille Jedrzejewski) en fin de programme. En clair, il y a encore de l'espoir. Car pour la fête aussi, l’important, c’est de participer. Quitte à arriver en retard….