JO 2021 (planche à voile): l’argent pour Goyard, l’aventurier du globe

L’argent fait le bonheur de Thomas Goyard, deuxième en planche RS : X, comme Charline Picon, "la patronne", une heure plus tôt. Champion d’Europe en 2016 et 3e aux Mondiaux 2020, le Calédonien, pour ses premiers Jeux, a assuré la deuxième place sur le podium à l’issue de la régate finale sur le plan d’eau d’Enoshima, et apporté à la France sa 16e médaille dans ces JO de Tokyo.
La pression d’être le seul représentant tricolore dans la discipline avec la championne olympique en titre, Charline Picon, ne l’a pas rattrapé sur l’eau, en dépit d’une petite frayeur sur la medal race, après avoir anticipé un départ. "Je n’aime pas trop qu’on me foute la pression", répète souvent le Français. Mais la pression, il l'a ressenti. "Ah oui, c’est un ascenseur émotionnel, a lancé le vice-champion olympique pour RMC. Là, je pense qu’il va falloir que je décompresse un peu."
Une enfance passée en mer
Originaire de Martinique, Thomas Goyard est un aventurier du globe, lui qui aura passé la majeure partie de son enfance, et même de sa vie, sur le catamaran familial, pendant 14 ans. Et ce, dès l'âge de deux ans, à l'occasion de longues traversées. L’apprentissage de la planche à voile a débuté pour lui lorsque sa famille a débarqué à Tahiti, "le rêve".
Mais c’est en Nouvelle-Calédonie et au fil de ses voyages à travers le monde qu’il a commencé à construire ses bases de compétiteurs. Diplômé Ingénieur énergie environnement à l’EIGSI La Rochelle depuis 2018, Thomas Goyard est un véliplanchiste à temps plein. C’est en Nouvelle-Calédonie, chez lui, au paradis des windsurfers, qu’il a préparé les Jeux olympiques de Tokyo.
Une rivalité fratricide
Thomas Goyard a obtenu sa qualification olympique en février 2020 en Australie, en terminant troisième des mondiaux, derrière le duo néerlandais Badloe et Van Rijsselberghe, l’épreuve "la plus dure de (sa) carrière".
On ose à peine imaginer ce que seront les Jeux Olympiques de Paris en 2024, lorsque la planche à foil remplacera le RS : X, et qu’il devra concourir contre son frère, Nicolas, qui règne en maître sur le circuit. Un partenaire de choix pour progresser, mais également un rival à redouter.
En vue de Paris 2024, les deux frères n’ont eu de cesse de se tirer la bourre depuis la fin du premier déconfinement, évitant parfois de peu la collision, sous les yeux de leurs parents. De quoi envisager une belle bagarre jusqu’à Paris. Les deux frangins ont déjà prévu de s'établir à Hyères, dans le Var.
"La sélection est dans deux ans maintenant, ça va arriver très vite", a prévenu Nicolas Goyard, sur RMC. Ce sera la bataille entre nous deux. On va être à la fois partenaires d'entraînements concurrents, ça va être une nouvelle étape pour notre fratrie."