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JO : La cérémonie d’ouverture, y aller ou pas pour les sportifs ?

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La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio 2016 aura lieu ce soir (20h à Rio, 1h du matin en France) au Maracaña et une question reste sur toutes les lèvres des athlètes aujourd’hui: « on y va ou on y va pas » ? On vous explique pourquoi ce n’est pas une décision facile à prendre pour les sportifs malgré le caractère magique de cette soirée.

Le défilé aux Jeux olympiques est toujours un moment unique dans une vie d’athlète de haut-niveau. Pour certains cela représente l’apogée de toute une carrière.

Néanmoins, beaucoup d’athlètes ont participé à des JO sans avoir eu l’occasion d’assister à une cérémonie d’ouverture. Plusieurs facteurs entrent en compte et la mise en condition optimale pour réaliser une performance est parfois incompatible avec cette cérémonie. La question de la présence à cette dernière est donc souvent un dilemme pour les sportifs. Malgré le bonheur de vivre un instant exceptionnel et de représenter fièrement son pays, c’est toujours un moment éprouvant qui nécessite de l’énergie et de l’influx nerveux. Et la longueur… Physiquement, il faut les tenir les 3 à 4h heures debout lorsqu’on est sportif de haut niveau et que l’on se prépare à une compétition !

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Autre aspect à prendre en compte lors de cette compétition, mais pas des moindres : la circulation dans Rio. Les 164 km de voies réservées pour les délégations olympiques ne résolvent pas tous les gros problèmes de bouchons. Le temps est précieux pour un athlète qui prépare les JO. Une heure et demie de bus pour atteindre le Maracaña, trajet identique au retour, ça fait beaucoup.

Camille Lacourt : « Inconcevable de rester trois heures debout pour aller faire la cérémonie d’ouverture. »

Malgré tout, ce ne sont pas les contraintes principales citées pour justifier une potentielle non présence. Le vrai problème, c’est l’engagement dans les compétitions sportives le week-end et en particulier ce samedi. Camille Lacourt nous l’explique en toute franchise : « Non ce n’est pas une déception, ça fait partie de nos Jeux, on le sait on nage le lendemain. Pour la performance c’est simplement inconcevable de rester trois heures debout pour aller faire la cérémonie d’ouverture. Par contre on sera à celle de clôture. Ça fait partie du process en fait, ce n’est pas compatible avec une performance de très haut niveau. Donc non, il n’y a aucun regret. On aura de toute façon le temps de croiser tous ces sportifs, de profiter et de porter haut les couleurs de la France. »

Même refrain chez une autre nageuse, Charlotte Bonnet : « Pour ma part en tout cas ce n’est pas une déception parce que je suis là pour performer. Pour nous les nageurs c’est vraiment la première semaine où on va devoir être au top. On ne fera que la clôture et c’est déjà bien. »

Vincent Collet : « Difficile de les priver de ce moment »

Ensuite, il y a ceux qui n’en sont pas à leur première olympiade et qui ont déjà connu ce grand moment. C’est le cas d’une bonne partie de l’Equipe de France de basket, comme nous l’expliquait Vincent Collet lundi dans l’Intégrale Rio : « On a la moitié de l’équipe qui était à Londres et qui a déjà connu le bonheur d’une cérémonie d’ouverture (…). Certains des joueurs ont dit qu’ils n’iraient pas car ils l’ont déjà vécu, mais les nouveaux veulent y participer… C’est difficile de les priver de ce moment car ça fait partie des Jeux olympiques. Il faut arriver à trouver un juste équilibre afin de ménager toutes nos chances pour le match du lendemain. On rentrera au village juste après le défilé, on s’éclipsera »

En effet, la bonne nouvelle c’est l’existence de cette possibilité intermédiaire : faire le défilé et rentrer tout de suite après sans faire l’intégralité de la cérémonie. « Ce que je souhaite par rapport au match du lendemain qui est crucial pour nous ». A coup sûr, ce sera l’une des options privilégiées par bon nombre d’athlètes.

Cécilia Berder : « C’est là qu’on se rend compte où on est »

Pour certains c’est tout simplement impossible même avec la meilleure volonté du monde. C’est le cas des cyclistes qui seront sur les routes des 9h30 samedi. Un crève-cœur pour Alexis Vuillermoz, même s’il relativise : « C’est une petite déception. La cérémonie c’est toujours un grand moment et tous les athlètes qui ont vécu ça ont gardé de merveilleux souvenirs. Après être présent aux Jeux olympiques c’est déjà un honneur, on ne va pas se plaindre : on est déjà des privilégiés d’être ici ».

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La majorité des athlètes ne rentrant pas en compétition tout de suite seront eux présents. L’occasion de se forger le souvenir d’une vie. L’escrimeuse Cécilia Berder nous résume d’ailleurs l’état d’esprit général pour ces « favoris » du calendrier : « On a la chance de tirer que le huit, donc on pourra participer. Nicolas Lopez et Jean François Lamour, deux champions olympiques de sabre, nous ont dit « mais allez-y les filles », parce que c’est là qu’on se rend compte où on est. Je pense que ça va être un moment fédérateur pour nous aussi ».

Camille Ayglon : « Quand on dit à quelqu’un « Jeux olympiques », il nous dit tout le temps : alors la cérémonie d’ouverture c’était comment ? »

Enfin, il y a l’exception qui confirme la règle. Ceux qui iront même en étant en compétition le lendemain, comme Camille Ayglon et ses coéquipières handballeuses de l’équipe de France. « On ne l’a jamais faite parce que le handball féminin joue toujours le lendemain de la cérémonie d’ouverture. Moi ça fait 2 fois que j’y vais mais je ne l’ai jamais faite. On avait vraiment à cœur de vivre ce moment pour avoir l’impression de lancer la compétition. C’est des moments qu’on a vu à la télé quand on était gamin. Quand on dit à quelqu’un « Jeux olympiques », il nous dit tout le temps « alors la cérémonie d’ouverture c’était comment ? » On s’est dit à chaque fois qu’on se prive de ce moment-là qui symboliquement peut être fort. On a envie de commencer différemment cette compétition en espérant pourvoir la finir différemment aussi. »

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Lucas Olivier