Karchaidze, l’espoir géorgien de la lutte française

A 22 ans, le lutteur de Maizières-lès-Metz Vladimeri Karchaidze, français depuis un peu plus d’un an, pourrait bien créer la surprise à partir d’aujourd’hui lors du championnat d’Europe à Bratislava. Présentation de ce combattant fort comme un bœuf.

Une enfance géorgienne

Vladimeri Karchaidze a quitté la Géorgie en 2019 dans les valises de son père, mécanicien, et de sa mère, vétérinaire, avec ses trois frères et ses deux sœurs. A cause de "petits problèmes" explique sobrement le moins de 87 kilos. Ils sont arrivés à Metz: "Tu ne parles pas la langue, tu habites dans un foyer où il n’y a pas de place", résume-t-il. "C’est son père qui lui trouve un club de lutte à Maizières-lès-Metz, sport qu’il a débuté à 9 ans au pays."

Sa mère ne peut pas encore exercer en France car elle ne dispose pas de papiers, au contraire de son fils. Karchaidze est diplômé d'un CAP en hôtellerie-restauration et prépare une carrière d'entraîneur de lutte à l'Insep.

Il brille dès ses débuts avec les Bleus

Aidé par la fédération française, qui a repéré le lutteur dans des tournois jeunes, il arrive à obtenir sa naturalisation en 2024. Il est envoyé illico aux championnats d’Europe seniors, où il s’incline au premier tour, puis à l’Euro U23, où il se hisse sur la troisième marche du podium. Rebelote cette année où il grimpe d’une place lors du championnat continental espoir dans la catégorie des moins de 87 kilos après des débuts chez les moins de 82 kilos où il "perdait beaucoup de poids". En finale, il malmène le Turc, champion d’Europe senior avant de s’incliner par tomber. Karchaidze en tapera sur le tapis de colère: "J’ai fait une erreur par manque d’expérience, on va corriger ça pour les Europe."

Objectif Los Angeles 2028

Les moins de 87 kilos sont une catégorie olympique au contraire des 82 kilos: "Comme je vise Los Angeles c’est mieux pour moi." Il débarque dans un collectif de gréco qui a qualifié un lutteur, Mamadassa Sylla, aux Jeux olympiques, et un champion du monde et vice-champion d’Europe, Ibrahim Ghanem. "On s’entraine tous les jours très dur", détaille celui que l’on surnomme Lado. "Je n’ai jamais eu de médaille en senior. J’espère que je vais décrocher ma première médaille en Slovaquie."

Karchaidze peut s’appuyer sur sa lutte hyper explosive, notamment au sol. A l’Euro U23, il a facturé deux gros scores sur ses premiers combats, ce qui est rare en lutte gréco-romaine. En demi-finale, sur une ceinture, sa spécialité, il a cassé le coude du Suédois! A voir s’il pourra exprimer ses qualités face aux meilleurs seniors.

Morgan Maury