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Judo: "En moonwalk à Los Angeles", Riner et ses ambitions pour les JO 2028

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Le triple champion olympique de judo a fait le point avant la deuxième journée de la Riner Cup ce dimanche. Pour l’instant, mission réussie pour Teddy Riner l’organisateur. Il évoque aussi la nouvelle légèreté qui l’accompagne.

Teddy Riner, qu’est ce que ça fait de passer dans le costume d’organisateur?

C’est sympa. On est de l’autre côté. On essaye d’imaginer ce qui pourrait plaire aux judokas et de les contenter, qu’ils aient des souvenirs et des étoiles dans les yeux.  

Que retenez-vous de cette première édition de la Riner Cup?

Je suis très content. Je vois du très bon niveau de judo. Ils ne sont pas venus pour rigoler. Dans les gradins je vois du sourire, de l’ambiance. Ce que je retiens de mes échanges avec les vainqueurs c’est qu’il y a beaucoup de fierté d’avoir gagné la première édition ou d’être monté sur le podium, et d’avoir gagné de supers cadeaux.

Quels sont les points négatifs et positifs après cette première journée?

Pour l’instant je n’ai pas de point négatif à mettre sur l’organisation de cet événement, on peut toujours mieux faire. Je ne peux pas critiquer le travail de mes équipes. Je leur ai laissé très peu de temps pour organiser un bel événement et c’est aujourd’hui chose faite. Je suis satisfait et fier que mes équipes, qu’on ait réalisé ça. J’adore faire kiffer les gens. Qu’ils aient des beaux cadeaux c’est là où je suis le plus fier. Je tenais à remettre aux premiers le plus beau prix.

Vous aviez la pression au réveil?

J’ai très mal dormi. J’avais envie de réaliser quelque chose de magnifique pour eux, de leur donner autant qu’ils m’ont offert et forcément ça met de la pression, beaucoup de pression. Il y a des enjeux pour les partenaires qui m’ont fait confiance, pour ceux qui se sont inscrits. Pour l’instant, je suis très content. Tout le monde a joué le jeu, c’est ça le point positif.

Allez-vous obtenir une labellisation pour la Riner Cup auprès de la Fédération française de judo?

C’est en discussion. Il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas. La seconde édition concernera les minimes et les cadets car il faut faire tourner. On ne peut pas faire toutes les catégories d’âge sur un week-end. La Riner Cup 2 sera en octobre et on est en train de chercher la date.

Pourra-t-on voir la Riner Cup arriver en Outre-Mer?

Je n’oublie pas que je suis Guadeloupéen, il y aura une organisation là-bas. Il faut laisser le temps à l’événement de se construire. Pour l’instant c’est à Asnières, à l’Arena Teddy Riner.  On verra pour la prochaine édition et les éditions suivantes. Mon premier principe est qu’il faut que les athlètes soient au mieux. Il faut que l’Arena soit adaptée, que la municipalité nous aide.

Riner: "Mon rôle de sportif de haut niveau est de donner des avis"

Et à l’international?

L’objectif pour moi est de voyager à travers la France et l’Outre-Mer mais ensuite de partir à l’international pourquoi pas, de temps en temps. Avant tout, il faut faire venir les internationaux chez nous.

Depuis votre troisième titre olympique individuel vous semblez vivre votre carrière de manière plus légère?

Bien sûr. Quand vous arrivez à un certain âge et qu’il vous reste deux shots pour être champion olympique une nouvelle fois, on ne réfléchit pas pareil. Maintenant que c’est fait, je vis les choses différemment. Les quatre ans qui arrivent je vais aller en moonwalk à Los Angeles, pas de pression, que du plaisir. Si j’arrive à aller récupérer une quatrième médaille d’or je le ferai à cœur joie. C’est sûr qu’il n’y aura pas la pression de Tokyo ou Paris. Là c’est du plaisir, vivre les quatre dernières années de mon sport et dire au revoir en 2029. Je suis arrivé en 2007 sur la scène internationale, je n’ai reçu que de l’amour. Les gens m’ont porté. On peut dire que j’ai de la chance car j’ai gagné, mais la chance elle se crée. C’est important de redonner.

C’est pour ça aussi que vous vous autorisez à donner votre point de vue sur des sujets de société?

J’ai bientôt 36 ans hélas. Mon rôle de sportif de haut niveau est de donner des avis. Faire de la politique ce n’est pas mon rôle mais dès que ça touche au sport c’est mon rôle.

On vous écoute plus car vous êtes champion?

Je ne pense pas. C’est une personnalité. Je ne me force pas. Je le fais car je le sens, que j’ai les épaules pour. C’est mon rôle de grand frère.

Propos recueillis par Morgan Maury