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Pas de logo "Paris 2024" sur le Vélodrome à Marseille? A un an des Jeux olympiques, la polémique amuse... et divise

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En avril dernier, les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024 avaient publié un photomontage montrant une inscription "Paris 2024" sur le stade Vélodrome. Ce qui ne plait pas aux Marseillais. Des élus se sont même dressés contre cette idée, pour éviter toute mention de la capitale sur leur enceinte.  

Peut-on changer le logo des Jeux olympiques de Paris 2024 en fonction des lieux ? C’est ce que souhaitent en tout cas certains Marseillais. Samia Ghali, adjointe au maire de la ville, par exemple, ne se fait pas à l’idée d’une inscription parisienne sur le stade Vélodrome.

"Les Jeux olympiques, ce ne sont pas les Jeux de Paris, explique-t-elle. Permettez-nous de ne pas accepter le terme de 'Paris' sur le Vélodrome. C’est le stade municipal, il appartient à la ville, c’est le stade olympique marseillais."

"De la pure démagogie"

L’ancienne sénatrice s’est exprimée sur les réseaux sociaux, provoquant de nombreux débats. Pour beaucoup, cette position va totalement à l’encontre des valeurs d’unité portées par les Jeux olympiques. C’est le cas de Vincent Chaudel, président de l’Observatoire du Sport Business: "Ça ne va pas dans le bon sens, c’est de la pure démagogie, dit-il. C’est une nouvelle pour personne que ce sont les Jeux de Paris 2024. Si Marseille ne voulait pas de cette inscription, il ne fallait pas candidater pour accueillir des épreuves."

Mais Samia Ghali persiste, inscrire "Paris 2024" ailleurs dans la ville est totalement acceptable. Mais pas sur le Vélodrome: "Ce stade, c’est un totem, un monument de la ville. On ne va pas dénaturer le site avec des éléments qui viendraient le perturber. Marseille et l’OM, c’est avant tout le reste."

Les Marseillais partagés 

Avant tout le reste et avant même les Jeux olympiques, donc. A Marseille, les habitants sont partagés. Jérôme, par exemple, est d’accord avec l’élue, il ne pourrait pas imaginer une telle image : "Ici, on est tellement imprégnés de la culture de Marseille, que c’est compliqué d’avoir quelque chose sur Paris. On est très attachés à notre ville, ça représente beaucoup."

Michel, employé maritime à Marseille, a un avis bien différent : "On parle des Jeux olympiques là quand même, ça arrive une fois tous les quatre ans ! Je suis le premier à ne pas être gentil avec les Parisiens mais bon… Là, on sera chauvins, c’est sûr, on supportera les Français plus que les autres. On ne va pas crier 'Vive Marseille' ou 'Vive Paris'. Pas pendant 15 jours." 

Pas de polémique selon Paris 2024 

Cette petite polémique n’affole en tout cas pas du tout les organisateurs, qui expliquent avoir travaillé avec "l'ensemble des collectivités hôtes sur la meilleure manière de déployer le ‘look des Jeux’ avec, depuis le départ, une approche qui offre plein d'adaptations possibles et pour la première fois un look personnalisable pour les villes."

Pour la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, cette question du Vélodrome n’est vraiment pas préoccupante : "Cela m’amuse presque un petit peu, confie-t-elle à la sortie d’une journée de bilan annuel organisée avec les acteurs du sport français à l’INSEP. Il y a de la fierté dans les territoires, c’est aussi ça la France. L’idée n’est pas de mettre Paris 2024 sur la casquette blanche du Vélodrome, mais d'habiller l'intérieur du stade."

Mais ce changement de look pour les logos en fonction des villes pourrait ne pas plaire au Comité international olympique, explique Vincent Chaudel : "J’attends de voir la position du CIO, qui défend jalousement ses emblèmes. C’est la marque de l’Olympisme et des Jeux olympiques qui s’impose partout, sur tous les sites, quelles que soient les compétitions. Il y a des principes et, en général, les principes, il faut les respecter."

Même sans mention de Paris sur son stade, Marseille fera en tout cas bien partie de ces Jeux de Paris 2024. L’été prochain, la cité phocéenne accueillera des matchs de foot et les épreuves de voile.  

Pierre Thévenet