Rio : D'étranges pratiques de dopage sous surveillance lors des Jeux paralympiques

- - AFP
Les Jeux paralympiques 2016, qui débutent ce mercredi 7 septembre à Rio de Janeiro, n’échappent pas au spectre du dopage. Les athlètes handisports seront soumis à des tests pour vérifier qu’aucun ne recourt à une pratique qui fait froid dans le dos : l’automutilation.
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Saignées, fractures, torsions des testicules…
L’automutilation, aussi appelée « boosting », concerne les sportifs atteints d’une lésion de la moëlle épinière. S’ils souffrent de paralysie et de perte de sensibilité de leurs membres infirmes, ces athlètes ont également des problèmes de pression sanguine et de rythme cardiaque. Ces facteurs peuvent entraîner des performances en demi-teinte lors d’efforts violents.
Alors, pour compenser ces faiblesses, certains ont recours à l’automutilation sur leurs membres insensibilisés : chocs électriques, saignées, torsions ou écrasements des testicules, fractures du gros orteil… Les exemples sont particulièrement barbares, mais les effets recherchés sont là : ces automutilations augmentent la pression sanguine, améliore l’afflux de sang dans les muscles, et favorisent donc les performances.
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Des contrôles plus stricts
L’automutilation n’est pas sans risque pour la santé de ceux qui la pratique. Les sportifs peuvent se retrouver dans un état d’hyper réflectivité autonome (HRA) : la pression artérielle augmente brusquement et fait courir le risque d’une attaque cérébrale ou cardiaque potentiellement mortelle.
Depuis 2004, le « boosting » est interdit par le Comité international paralympique (IPC), conscient des risques d’une HRA. L’instance a décidé de se montrer particulièrement vigilante pendant les Jeux paralympiques de Rio en contrôlant plus fréquemment et plus sévèrement les contrôles que lors des éditions de Pékin et Londres. Les sportifs présentant une tension supérieure à 160 mmHg (pression artérielle systolique) seront interdits de compétition contre 180 mmHg auparavant. « Il est du devoir de l'IPC de veiller à la santé des athlètes, à l'intégrité du sport et à la protection des athlètes propres », déclare Peter van de Vliet, directeur du service médical et scientifique de l'IPC.