Surf: la situation ubuesque de Joan Duru, champion du monde 2021 mais absent des JO de Tokyo

Joan Duru - Johann Mouchel / Icon Sport
C’est par un post Instagram que Joan Duru a annoncé la nouvelle : "Je devais être remplaçant pour la France mais l’ISA (International Surfing Association) en a décidé autrement car j’étais blessé aux championnats du monde 2019. […] Est-ce que je peux avoir une réponse pour justifier ce choix ?" Donné, provisoirement, comme remplaçant de Jérémy Flores et Michel Bourez, les deux Français sélectionnés pour les Jeux olympiques 2021, Joan Duru a finalement vu son nom retiré de la liste. C’est Jorgann Couzinet qui a été désigné à seulement neuf jours du début des épreuves de surf à Tokyo.
La raison de son éviction de la liste des remplaçants ? Son absence aux championnats du monde en 2019, étape obligatoire pour se qualifier aux Jeux mais pas qualificative. De ce fait, Duru, et huit autres surfeurs, absents également lors de cette compétition, ont dû attendre la réunion de la commission médicale de l’ISA (International Surfing Association), il y a un mois, pour connaître leur sort. Tous ont dû fournir un certificat médical pour justifier leur blessure de l’époque. Seul le dossier médical du Français de 32 ans, a été retoqué par l’ISA. "J’ai demandé des explications mais je ne sais pas", lâche Duru. Champion du monde le mois dernier, à Salvador, le Landais a pu avoir le soutien de nombreux surfeurs du monde entier sous son post Instagram.
Il a le soutien de la Fédération française
Son ami et coéquipier Jérémy Flores estime cette décision "incompréhensible", sentiment partagé par Johanne Defay, surfeuse française qualifiée aux JO. Ou encore Gabriel Medina, le Brésilien, dénonce une "Mafia". Car le système de qualification olympique a été extrêmement critiqué. La Fédération Française de Surf le décrit comme "ubuesque" dans son communiqué. Stéphane Corbinien, directeur de la performance remet justement ce système de qualification en cause : "Son dossier n’a pas été traité de façon équitable par rapport aux autres. Il est champion du monde et n’est même pas remplaçant aux JO." Alors, l’instance française a porté cette affaire devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
Stéphane Corbinien assure "qu’il n’y avait pas d’autres procédures que celle-ci mais l’ISA à ce jour n’a toujours pas répondu. Ils sont sans doute très occupés, on s’approche de l’échéance des Jeux et le temps est contre nous" et ajoute "on se devait de le défendre, c’est notre rôle." En attendant Joan Duru, ne "veut pas pleurer sur son sort" et remercie toutes les personnes qui le soutiennent : "Ça fait plaisir, je ne savais pas trop comment les gens allaient réagir." Maintenant, il a les yeux tournés vers Paris 2024 : "Je suis encore là, je peux continuer et aller aux JO à Tahiti, une vague incroyable. La sélection va arriver vite." Mais avant ça, il "suivra quand même ses potes devant la télé".