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Championnats d'Europe de judo: "Je ne voulais pas m’arrêter là", Boukli raconte son 4e titre européen

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A 26 ans, Shirine Boukli est invaincue en championnat d’Europe. Ce mercredi, à Podgorica, elle a ciselé son quatrième titre européen sur RMC Sport 1 en montant en puissance tout au long de la journée et en laissant peu de place à ses adversaires. La voilà lancée vers les Mondiaux en juin à Budapest.

Shirine Boukli, quel est le goût de cette médaille d’or ?

Il est très appréciable. C’est très cool. Je suis très contente. Je voulais une médaille d’or en cette nouvelle année et ce début d’olympiade. Ca me manquait après une médaille d’argent et de bronze en tournois. Je voulais préparer ce championnat comme il se doit. J’en suis à 4 participations et 4 victoires. Je ne voulais pas m’arrêter là.

Est-ce que vous vous accrochez à cette stat de rester invaincue en championnat d’Europe ?

A force on y tient. Oui c’est dans la tête. On se dit qu’on y va pour gagner mais on se dit quatre ça pèse lourd, et la prochaine fois ça sera cinq. On ne veut pas freiner. Ces stats te poussent à donner le meilleur de toi-même pour aller chercher la plus belle des médailles.

Votre titre met-il la pression aux autres filles ?

Je ne sais pas si je mets la pression. J’ouvre le compteur. J’espère que ça va leur donner encore plus de forces. On a fait une préparation pas simple. On s’est vues en difficulté avec les autres filles. De lancer le compteur avec de très bonnes sensations pour moi, ça rassure. Ce n’est jamais simple les préparations de grands championnats. On est amené à se pousser à bout. Tu n’arrives pas forcément à faire ce que tu veux mais c’est normal. C’est ce qu’il faut pour préparer un championnat. Ca faisait depuis les JO que je n’avais pas ça. J’avais oublié comme c’était difficile. J’étais en manque de judo et j’avais hâte de voir ce que j’allais produire sur ce championnat.

Comment gère-t-on une finale contre une fille, Catarina Costa, que vous avez affrontée déjà 2 fois en finale européenne ?

Je n’ai pas de secret. On essaye d’être plus stratégique, de feinter, d’être plus précis. Elle sait que je veux un point en particulier donc je vais donner autre chose pour avoir cette chose-là. Nos finales ne sont jamais les mêmes et c’est ça le judo.

On a eu l’impression de vous voir libérer votre judo au fur et à mesure de la journée ?

C’est souvent ça avec moi. Il faut que la machine commence à capter les choses, se détende. Au début, on ne sait pas ce qu’on vaut sur un premier combat. C’est dangereux un premier combat. Il ne faut pas prendre de risque mais quand même en prendre. On voit petit à petit dans quel état on est. Je me suis trouvé de plus en plus en jambes. Ca m’a permis d’avoir confiance sur chaque combat. En finale, je suis plus disponible que sur les combats précédents j’ai l’impression.

Qu’est-ce que vous retenez et que vous allez travailler dans la perspective des Mondiaux ?

Ce qui me manquait c’était cette agressivité, cette envie d’être un rouleau compresseur. On voit comment ça va goupiller pour marquer mais on ne laisse pas la place, on envahit, on est dur. Ca fait longtemps que je n’avais pas eu cette sensation d’être horrible sur les mains. J’avais besoin de ça. Je vais regarder des vidéos d’ici les Mondiaux en juin. Les techniques sont arrivées au fur et à mesure. J’ai l’impression que tout commence à s’aligner.

Propos recueillis par Morgan Maury