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Darbelet, le retour du bœuf bourguignon

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En prenant du poids, le Dijonnais a retrouvé la joie de vivre et de se battre. Ce samedi, il est l’un des favoris de la catégorie des Moins de 73 kg des Mondiaux de Tokyo.

Le bonheur de Benjamin Darbelet se mesure au volume de ses joues. Plus elles gonflent, plus il se sent bien dans sa peau. Et en ce moment, on peut dire qu’il rayonne. Obligé de descendre en moins de 60 kilos lors des JO d’Athènes en 2004 après un régime de plus de 14 kilos, le judoka de Levallois avait chuté au deuxième tour, complètement vidé.

Repassé dans sa catégorie naturelle des moins de 66 kilos ensuite, il a continué de s’imprimer des régimes drastiques pour faire le poids : « Je faisais des nuits de 2 heures où j’étais réveillé par la soif », commente celui qui a été formé à Dijon. C’est là pourtant qu’il gagne sa plus belle médaille : l’argent olympique à Pékin. Mais sur les tapis de Rotterdam l’an passé, lors des championnats du monde, patatras, tout se brise. Cassé comme un jouet par l’inconnu tchèque David Dubsky au deuxième tour.

Marre des sudisettes et des nuits sans sommeil, « Darbe » répond à l’appel des moins de 73 kilos. Il devient champion de France dans la foulée en essorant la concurrence. « Je n’ai plus de régime, je me sens deux fois mieux le jour de la compétition. Ce changement de catégorie m’a donné un second souffle, c’est magnifique. Les régimes ça te bousille », explique le cinquième du dernier Tournoi de Paris. La révélation vient en juillet dans l’hyper relevé Grand Chelem de Moscou. Il découpe tout ce qui passe sur le tatami dont le Coréen Bang en finale, caramélisé sur un mouvement de jambe.

« Mon truc c’est la musculation »

En moins de 66 kilos, Benjamin Darbelet faisait partie des plus « bœufs » du plateau. Et à Moscou, il a su imposer cette présence physique dans sa nouvelle catégorie tout en ayant résisté à ses six combats : « Quand j’ai la caisse tout va ! Mon truc c’est la musculation. Il n’y a personne que je trouve au-dessus physiquement et ça me permet d’attaquer. » Et en plus il a un peu abandonné son système qui le poussait systématiquement à choisir le corps à corps.

Le judoka de 29 ans montre qu’il possède l’une des plus belles palettes techniques de l’équipe de France: « Je mets une certaine distance mais je garde quand même quelques techniques de corps à corps en réserve », rigole-t-il. Son succès en Russie l’a propulsé dans la catégorie des candidats à la médaille. Mais lui pense au titre dans la catégorie la plus fournie des mondiaux avec 81 combattants ! « J’y vais vraiment pour la gagne. Si je gagne c’est que j’étais prêt. » Attention le bœuf est lâché et en pleine santé.