Emane : « La route est encore longue »

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Gévrise, vous êtes vraiment à l’aise à Bercy !
On pourrait bien croire que Bercy me réussit. J’espère que cela va se passer de la même façon aux Mondiaux. Mais le chemin est encore long.
On a eu l’impression que vous avez réussi à garder le même degré d’agressivité durant toute la journée, alors que d’habitude ce n’est pas le cas.
C’était l’objectif recherché : rester offensive, agressive. Il fallait bien respecter les consignes car j’ai tendance à me relâcher, entre guillemets pour vouloir me reposer. On s’était fixé cet objectif-là avec Martine Dupond. Il fallait faire une grosse baston à la garde et ensuite les attaques allaient venir toutes seules.
Trouvez-vous des points négatifs après ce début de saison parfait ?
Je ne m’inquiète pas du tout. Je me lâche un peu plus et souvent c’est ce qui fait défaut. Comme j’ai tendance à trop vouloir bien faire, je suis crispée. Lorsque je lâche les vannes, ça donne ça.
La Gévrise Emane 2010 est-elle différente de celle de 2010 ?
C’est la même Gévrise Emane mais améliorée. Cette année, avec les tournois que j’ai enchaînés, j’ai remarqué que j’avais progressé dans certains domaines. Je vais davantage au sol même si ça ne marche pas tout le temps. J’ai progressé sur cette capacité à rester agressive pendant cinq minutes. C’est ce dont je suis le plus contente aujourd’hui. J’ai énormément travaillé cet aspect avec Christian Chaumont en club. Je me suis pris quelques revers mais c’est normal. J’en prendrai d’autres. C’est comme ça qu’on progresse.
Vous êtes-vous imaginée dans six mois aux Mondiaux, dans cette même salle ?
C’est le Tournoi de Paris, ce n’est qu’un tournoi de préparation, la route est encore longue et il faut encore travailler.
L’arrivée sur le devant de la scène de Clarisse Agbegnenou, qui vous a battu deux fois, vous-a-t-elle poussé ?
La concurrence vous pousse à sortir le meilleur de vous-même. Cette défaite aux championnats de France a été un coup de pied aux fesses.