"J’ai pensé à lui en voyant le sourire de Luffy": quand Walide Khyar présente les judokas façon personnages de One Piece

Fan du manga One Piece comme plusieurs judokas de l’équipe de France, le -66kg Walide Khyar s’est prêté à un drôle de jeu pour RMC Sport à 48 heures de l’ouverture des championnats du monde à Budapest. Faire correspondre les personnages de la cosmogonie créée par Eiichiro Oda en 1997 à des judokas actuels ou passés. Un moyen de présenter quelques stars de la discipline et notamment plusieurs de ses coéquipiers.

Luffy – Lasha Bekauri

Le judoka géorgien Lasha Bekauri lors de son sacre olympique à Paris, juillet 2024 © ICON Sport

Le champion d’Europe 2016 a choisi le Géorgien Lasha Bekauri, double champion olympique des moins de 90 kilos, pour incarner le héros du manga fleuve: "Comme le personnage, il est toujours souriant, il rigole tout le temps. Il a la joie de vivre. Tu sais que c’est une machine. Il a beau sourire avant, pendant ça va être la guerre. Il a ce côté double. J’ai pensé à lui en voyant le sourire de Luffy."

Le Georgien n’a pas avalé le fruit du caoutchouc comme le capitaine du Thousand Sunny. A l’instar de Luffy il a des bras interminables, essentiels pour étouffer ses adversaires avant de les jeter sur le dos.

Zoro – Joshiro Maruyama

Le Japonais Joshiro Maruyama le 8 mai 2023 © AFP

Sabreur hors pair avec ses trois épées, dont une dans la bouche, Zoro est un bourreau d’entraînement mais aussi un styliste. C’est ce qui a aiguillé le choix de Khyar vers Joshiro Maruyama, le plus beau spécialiste de uchi-mata, double champion du monde, mais jamais sélectionné aux Jeux olympiques. 

"Comme Zoro, il est numéro 2 malheureusement car il a été devancé par Hifumi Abe. Dans One Piece, Zoro peut battre tout le monde et dans le judo, Maruyama peut aussi battre tout le monde. Il a un flow, un style bien à lui. Si on devait choisir le judoka avec le plus gros flow ce serait Maruyama. Dans One Piece, ce serait Zoro." Un bel hommage pour le jeune retraité japonais.

Nami – Romane Dicko

Romane Dicko lors des championnats d'Europe de judo, le 5 novembre 2023. © SYLVAIN THOMAS / AFP

C’est l’une des premières personnes sauvées par la bravoure de Luffy. Elle va devenir la navigatrice de l’équipage avec sa boussole toujours accrochée au poignet. Le choix de Walide Khyar s’oriente vers sa coéquipière de club, Romane Dicko.

"Elle est remplie de bonnes idées, elle voyage toute seule. Tu peux la mettre n’importe où dans le monde elle va se faire des amies. C’est une touche-à-tout aussi avec la couture. C’est une fille incroyable. Nami c’est l’ingénieure, c’est le style de Romane avec ses études de maths. Elle a plein de cordes à son arc." Contrairement à Nami, capable des pires colères, Dicko est "gentille avec tout le monde" précise Khyar.

Usopp – Ibrahim Keita

Le judoka français Ibrahim Keita au Paris Grand Slam de 2022 © AFP

C’est le judoka le moins connu de la liste. Ibrahim Keita a été champion de France des moins de 90 kilos en 2017. Il a vécu une carrière internationale marquée par une médaille de bronze au tournoi du Tadjikistan en 2023. C’est peut-être avant tout un pilier du club essonnien du FLAM91. Logique pour incarner le fidèle ami un peu gaffeur de Luffy.

"C’est le mec sur qui on peut compter avance Khyar. Celui qui va à la guerre en prenant des risques impossibles comme Usopp. J’ai des images de lui lors des compétitions par équipe c’est monstrueux. Un jour, il a gagné le tournoi toutes catégories de Blanc-Mesnil en étant en moins de 81 kilos et en tuant tout le monde. C’est celui sur qui tu n’aurais pas parié." Il ne ressort pas le corps bandé comme une momie égyptienne à l’instar d’Usopp.

Sanji – Luka Mkheidze

Le judoka français Luka Mkheidze lors de son parcours aux Jeux olympiques de Paris, 27 juillet 2024 © ICON Sport

"Vu que Sanji est le cuistot de l’équipage, je suis obligé de choisir Luka Mkheidze sourit Khyar. Il kiffe la cuisine. Il a commencé par la cuisine car il a obtenu un CAP Cuisine. Il a bossé dans des restaurants. Il a fait ça pendant un moment. Il aime cuisiner, il lit des livres sur la nutrition, il kiffe ça."

Arrivé de Géorgie il y a un peu moins de 20 ans, le discret moins de 60 kilos cultive son jardin secret aussi bien qu’il est devenu redoutable sur le tatami. Il est numéro un mondial de sa catégorie et auréolé de deux médailles olympiques. Attention, il ne porte pas le costume comme Sanji sur le tatami et il ne fume pas. Un allié précieux, "il n’a peur de rien, il arrive toujours à t’impressionner."

Brooks – Joan-Benjamin Gaba

Joan-Benjamin Gaba aux JO de Paris 2024 © Icon Sport

Walide Khyar voulait placer le vice-champion olympique des moins de 73 kilos. Le mettre dans la peau de Brooks le joyeux musicien semble logique. Gaba a la passion de la musique, le rap. Et comme le squelette il adore blaguer.

"Il rigole tout le temps apprécie Khyar. Maintenant, on le voit chanter. Avant, il s’en cachait." Sur la chaîne Youtube de Khyar, on voit Gaba rapper seul lors d’un stage au Japon. Brooks vit une deuxième vie grâce à un ‘Fruit du Démon’. La deuxième vie de son partenaire de judo, c’est le golden score, le moment après les 4 premières minutes où le premier qui marque l’emporte, le domaine où Gaba a souvent fait la différence dans ses grands combats.

Ace – Walide Khyar

Walide Khyar © AFP

Le médaillé mondial 2023 pense que c’est le frère de Luffy, Ace, qui lui colle le mieux à la peau. Avec son chapeau et son pouvoir de manipulation du feu, Ace n’est pas resté très longtemps mais il a marqué les esprits avec ses prises de risques. Un peu comme Khyar, chasseur de ippons même lorsqu’il mène au score.

"C’est une tête brûlée, il prend des risques et se met dans des galères pas possible. C’est un personnage incroyable. Il n’a peur de rien. Un peu guidé par le moment, par les émotions, par l’instant T." La mort d’Ace a été un grand moment de peine pour les fans: "Ca fait chier qu’il soit mort, je n’ai pas envie de mourir (rires)."

Barbe Blanche – Ilias Iliadis

Ilias Iliadis aux championnats du monde de Marrakech, novembre 2017 © AFP

C’est l’un des pirates les plus forts de tous les temps avec sa grande moustache blanche, son torse démesuré et son naginata (sorte de hallebarde). Pas de doute pour Walide Khyar, ce sera le Grec Ilias Iliadis, triple champion du monde et champion olympique 2004 à 17 ans seulement.

"Il a montré une voie, il a ouvert les portes sur des choses qu’on ne pensait pas possibles. C’est un vrai modèle, un guide. Comme Barbe Blanche c’est un leader. Il a souvent été là pour guider des personnes." Khyar s’est inspiré de la précocité du pieu grec puisqu’il a été sacré champion d’Europe à 20 ans. Iliadis a récemment mené l’équipe ouzbek vers deux titres mondiaux. Comme le chef pirate, il en impose par son charisme.

Shanks Le Roux – Kilian Le Blouch

Kilian Le Blouch aux Jeux olympiques de Tokyo, juillet 2021 © AFP

C’est une longue relation qui unit les deux judokas comme Luffy et le pirate qui lui a donné son chapeau de paille. Le Blouch a commencé à entraîner dès ses 16 ans. Dans ses ouailles, il y avait le petit Walide Khyar alors poussin. Puis Le Blouch s’est inventé une très belle carrière poussant jusqu’à une médaille de bronze européenne et deux sélections olympiques en moins de 66 kilos. En cadet, il ne dépassait pas le championnat départemental.

"Comme Shanks, qui n’a pas de pouvoir, c’est celui sur qui on n’aurait pas misé salue Khyar. Il a créé son propre truc." Le Blouch est devenu un entraîneur de club respecté au FLAM 91 puis vient d’accéder à l’équipe de France féminine. Il aura gravi les échelons comme athlète puis comme coach.

Morgan Maury