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Jossinet : « C’était vraiment effrayant »

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La judokate française, vice-championne olympique 2004 et ancienne candidate de Koh-Lanta, était en stage de préparation à Tokyo avec toute l’équipe de France féminine lorsque le séisme a frappé le Japon ce vendredi. Elle raconte.

Frédérique, où étiez-vous quand le tremblement de terre a frappé le Japon ? Et comment l’avez-vous vécu ?

C’était terrible. Il était 14h50 heure locale. On était au centre d’entraînement. Moi j’étais en train de faire la sieste dans un vestiaire. D’un seul coup j’ai entendu beaucoup de bruit. Ça m’a réveillée. Tout tremblait autour de moi : les casiers, les lampes… Et là j’ai vu arriver une Japonaise qui nous a dit de prendre nos affaires et de sortir. On a attendu 45 minutes dehors sur des couvertures. Les Japonais sont très bien organisés… Ensuite on est entrées à nouveau dans le bâtiment pour reprendre notre entraînement. Mais on avait à peine monté deux étages que ça s’est remis à trembler de plus belle. On a été évacuées sur un stade isolé. A partir de là, une longue attente a commencé jusqu’au soir.

Le cauchemar n’était pas terminé, il fallait rentrer jusqu’à votre hôtel…

On a fait quatre groupes différents pour rentrer, sachant que tout était paralysé. Plus de métro, plus de train et des embouteillages monstrueux… J’étais avec Gevrise Emane, Marie Pasquet et Automne Pavia. Après 45 minutes de marche, on a fait du stop. Un mini-van s’est arrêté avec deux jeunes Japonais, ils allaient à l’opposé de notre hôtel, mais on les a suppliés de nous rapprocher. Une heure et demie plus tard, on était enfin à l’hôtel. La nuit a été terrible également. Ça n’a pas arrêté de bouger. J’avais l’impression d’être sur un bateau en pleine mer lors d’une grosse tempête. C’était vraiment effrayant.

Vous avez lancé un appel à l’aide pour être rapatriées en France. Quelle était l’atmosphère dans l’équipe de France à quelques heures de rentrer enfin chez vous (le retour était prévu dans la nuit, ndlr) ?

On a croisé des Français qui nous ont dit que de nouvelles secousses étaient attendues. Que la deuxième centrale nucléaire était prête à exploser. Rien de très rassurant. Mais on essayait de ne pas paniquer et de trouver des solutions pour quitter le Japon le plus vite possible. On a été très inquiètes jusqu’à ce qu’on arrive enfin à l’aéroport de Tokyo vers 13h ce dimanche. Quel soulagement quand on a reçu les billets pour le vol Air France de 21h55 (heure japonaise). On se disait : « Plus que quelques heures à attendre et tout ça ne sera plus qu’un cauchemar… ».

Recueili par Christian Mpanzu