Jossinet, la soif de l’or

Quinze ans après ses premiers Mondiaux à Chiba, la doyenne de l’équipe de France, 34 ans, est toujours à la recherche de son premier titre mondial.

Quand elle a déboulé sur la scène internationale, le Tournoi de Paris se déroulait encore au Stade Pierre-de-Coubertin. David Douillet, Stéphane Traineau et Djamel Bouras étaient les étendards de l’équipe de France. Frédérique Jossinet leur a survécu et à ses adversaires de l’époque Sylvie Meloux et Sarah Nichilo.

Dans la dernière ligne droite qui menait aux Mondiaux de Tokyo, la Française et ses coéquipiers ont posé leurs valises à Chiba, le lieu des championnats du monde 1995. Une coïncidence, un retour pour Jossinet qui a disputé dans la ville portuaire ses premiers Mondiaux alors qu’elle n’avait que 19 ans et une magnifique couette blonde. « J’ai pris beaucoup en maturité depuis cette époque. Mon judo a beaucoup évolué aussi. Je suis moins fougueuse. J’ai perdu en faculté de récupération mais j’ai des atouts technico-tactiques que je n’avais pas à 20 ans. Je préfère la Fred que je suis devenue qu’à celle de 20 ans. »

La revoilà là où tout a commencé, au Pays du Soleil Levant, à la recherche d’une cinquième breloque mondiale. L’Orléanaise est d’une régularité d’horlogère. Elle a empilé deux médailles d’argent et deux de bronze lors des quatre derniers championnats du monde, mais toujours pas d’or. « Elle s’est préparée dans l’esprit d’aller chercher ce titre », avance Martine Dupont, la chef des féminines.

Elle étonne dans Koh-Lanta

L’année 2010 pour Jossinet, c’est surtout celle de la médiatisation avec son passage remarqué dans Koh-Lanta, « une coupure nécessaire » selon elle. Elle n’a remis le judogi qu’en janvier. Et presque sans entraînement, elle termine deuxième à Paris en février. Elle a parfaitement réglé sa saison pour ses Mondiaux. A Tokyo ce dimanche, elle devra composer avec 51 adversaires en moins de 48 kilos (la catégorie la plus chargée chez les féminines).

Jossinet devra croiser le fer avec la redoutable Tomoko Fukumi, championne du monde en titre, une machine d’1m50 qui a parfaitement pris la relève de la légende Ryoko Tamura : « Les Jap’ ce n’est pas ma tasse de thé et les Asiatiques en règle générale non plus même si j’ai beaucoup progressé par rapport à leur judo. » A 34 ans, elle n’a plus de temps à perdre si elle veut enfin décrocher l’or…

MM