Judo: Agbégnénou sacrée, Gahié en argent au Grand Slam Paris...de bon augure avant les JO ?

-63kg: Clarisse Agbégnénou a refait le plein
Si Clarisse Agbégnénou était un personnage de jeu vidéo on verrait sa jauge condition physique bien haute, idem pour sa jauge mentale. Ses barres impact et technique sont en cours de croissance. La Française a gagné pas mal de points de vie depuis sa 7e place à Montpellier lors de l’Euro cet automne. Cardio de marathonienne et mental en acier trempé pour résister 12 minutes à la Japonaise Horikawa, championne du monde 2022, au deuxième tour.
Avoir récupéré pour sortir quelques dizaines de minutes seulement plus tard la Cubaine Del Toro Carvajal, pas facile. En demi-finale, elle bataille 8 minutes face à un clone néerlandais, la jeune Van Lieshout. En finale, une autre jeunette, la Croate Kristo, a bien secoué la Rennaise. Comme les autres, elle a fini par céder: "J’avais l’envie retient Agbégnénou , c’était le moment de taper sur la table. Je me sens plus forte plus mobile. Je m’adapte je suis un caméléon. Si mes armes c’est de les faire craquer mentalement peu importe le temps de combat. Moi je ne m’arrête qu’avec la victoire."
Ces 1000 points remettent la Française pas loin d’une place de tête de série olympique. La Kosovarde Fazliu, la Canadienne Beauchemin-Pinard ou la Britannique Renshall ont perdu avant d’affronter la Française. On aurait aimé voir ces affrontements. Clarisse Agbégnénou a avoué voir certaines ouvertures mais ne pas encore oser s’engouffrer dedans. Dans un mois, elle s’envolera pour le tournoi d’Ouzbékistan avant un stage au Japon. Pour continuer à remplir ses jauges.
-70kg: Marie-Eve Gahié planante jusqu’en finale
Jusqu’à sa finale, on a eu l’impression que Marie-Eve Gahié n’avait pas quitté le petit nuage qui l’escorte depuis l’Euro à Montpellier. Froide comme une lame, elle a traversé ses adversaires et le tableau. En demi-finale, elle a mis un poster à la Portugaise Pino sur un grand fauchage extérieur. Neuf secondes !
Escortée de cette puissance destructrice, on la sent capable de détruire chaque mur. En finale, l’Allemande Butkereit, battue 7 fois sur 8, semblait promise au même sort. La limite est fine avec l’excès d’engagement. Butkereit a vu l’ouverture pour plaquer Gahié sur le sol. Déjà finaliste la saison dernière, la judoka du 15e arrondissement été très touchée par ce revers: "Je ne veux retenir que le positif. Je suis contente de ma journée. Je fais une petite erreur, une grosse erreur, une erreur fatale…"
Une rature comme une cicatrice que Gahié n’oubliera pas de sitôt. Pas le genre d’erreur que l’on refait deux fois. Une piqûre de rappel avant le 31 juillet et son entrée en lice aux Jeux Olympiques. Mais une faute qui ne doit pas faire oublier que Gahié est devenue terriblement intimidante. Margaux Pinot, numéro 2, s’est arrachée jusqu’à la médaille de bronze.
-81kg: Alpha Oumar Djalo dans une mauvaise passe
Deux week-end consécutif sans médaille pour le Parisien. Après le Portugal où il s’incline contre un Japonais au 3e tour, Alpha Oumar Djalo a buté d’entrée sur le tactique italien Antonio Esposito. Un judoka qui s’adapte parfaitement à l’arbitrage actuel, juste ce qu’il faut et toujours à la limite de la fausse attaque: "On ne peut rien faire sur ce genre de personne regrettait Djalo. On peut faire mais je ne l’ai pas fait aujourd’hui. C’est le type de judoka qui a toujours un temps d’avance. Il faut trouver les solutions. Peut-être qu’il faut jouer son jeu c’est ce qui fait gagner aujourd’hui."
Déjà sélectionné pour les JO, le médaillé de bronze européen a le temps de réparer les problèmes dans sa mécanique. Ces revers vont le faire reculer au classement mondial et peut-être changer son planning. Djalo a conclu par une sentence: "Ça me fait me poser des questions. Ça ne m’inquiète pas tellement. Il ne faut pas se tromper d’objectif. C’est un processus jusqu’aux JO. Je tire la conclusion un peu crue que pour le moment je ne suis pas au niveau."