Judo: ce que Margaux Pinot a raconté aux enquêteurs après avoir été victime de violences conjugales

Margaux Pinot - AFP
C'est une sombre histoire qui agite ces dernières heures le judo français. Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, la judokate française Margaux Pinot (27 ans) a été agressée par son compagnon et ex-entraîneur Alain Schmitt (38 ans), lui-même ancien membre de l'équipe de France, et sur le point de prendre les rênes de la sélection nationale féminine d'Israël.
Les faits rapportés - dont BFM Paris a eu connaissance - se sont déroulés sur la commune du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, où Pinot et Schmitt sont licenciés, et où ils bénéficient chacun d'un logement mis à disposition par la mairie. Dans la nuit de samedi à dimanche, donc, Alain Schmitt rentre d’une soirée et décide de se rendre chez Margaux Pinot - avec qui il entretient une relation "cachée", selon les déclarations du couple.
Ensemble, ils discutent du futur de Schmitt et de son départ le lendemain (dimanche) pour Israël, où il a signé un contrat de trois ans avec la fédération locale pour prendre en charge les féminines. Mais très vite, la discussion devient houleuse. Alain Schmitt aurait déclaré à Pinot en parlant de ses futures athlètes: "Je vais en faire des machines. Des filles qui vont te défoncer sur le tatami". Le ton monte, la discussion laisse la place à une violente dispute.
Des coups de poing au visage, et un combat "de type judo" au sol
Selon les déclarations de Margaux Pinot, son compagnon la tire alors du lit pour la jeter au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing, notamment au visage. Lorsqu'il s’apprête à partir, elle va alors le poursuivre et le retenir par le col (il a été interpellé le t-shirt déchiré). Le procès-verbal évoque ensuite un "combat au sol de type judo avec des techniques de maîtrise sans qu’aucun coup ne soit porté".
Après cela, Margaux Pinot arrive à se libérer. Blessée, le visage et les cheveux couverts de sang, la championne d'Europe 2019 et 2020 sort de chez elle et va se réfugier chez une voisine. C’est cette dernière qui prévient la police. Un équipage de police secours du commissariat du Blanc-Mesnil va alors interpeller Alain Schmitt vers 2h30, dimanche. Il est dans la foulée placé en garde à vue.
Dans le même temps, Margaux Pinot est emmenée à l’hôpital Avicenne de Bobigny (93), pour bénéficier de soins. Selon nos informations, la judokate ne parvient même plus, à ce moment-là, à ouvrir les yeux.
Schmitt a été déféré ce mardi en vue d'un procès en comparution immédiate
Auditionnée, la championne olympique par équipes à Tokyo donne une version des faits où elle reconnaît avoir été victime de nombreux coups (8 jours d’ITT) et indique simplement avoir attrapé Alain Schmitt par le col et l'avoir amené au sol sans le frapper. Schmitt, lui, reconnaît avoir frappé sa compagne mais assure avoir également été victime de plusieurs coups.
Le parquet de Bobigny a confirmé ce mardi à BFM Paris qu’Alain Schmitt à passé 48h en garde à vue (mesure levée lundi soir) avant d’être déféré ce mardi à 13h devant le Tribunal juciaire de Bobigny en vue d’un procès en comparution immédiate.