Judo (championnats d’Europe) : Boukli-Mkheidze pour être encore plus grands

Shirine Boukli le 1er février 2025 lors du Paris Grand Slam - Sandra Ruhaut/Icon Sport
La coupure après les JO
Shirine Boukli a été la plus prompte à retrouver le chemin de la compétition. Dès février, elle s’est alignée au tournoi de Paris. Elle y a décroché une belle deuxième place. Pendant la pause pot-olympique, la judoka du FLAM91 a passé sa ceinture violette de jiujitsu brésilien : "J’ai pris le temps de m’écouter. Je ne savais pas qu’il fallait prendre autant de temps. J’avais besoin de remettre un pied dans la compétition, au tournoi de Paris pour savoir où j’en étais." Mkheidze a mis un peu plus de temps pour passer l’épreuve d’une compétition. Le médaillé d’argent olympique a attendu le tournoi de Tbilissi au mois de mars. Dans son pays natal, supporté par une quarantaine d’amis, il a conquis la médaille d’or malgré un combat de 12 minutes en quart de finale : "Ce n’est jamais évident de couper sept mois et de remettre une médaille dans sa première compétition souligne le judoka du PSG judo. Ca m’a un peu boosté car j’appréhendais la reprise. J’étais un peu dans le dur sur certains combats mais c’est normal."
La pression d’être favori
Avec une médaille de bronze et une médaille d’argent à Paris en individuel, ils sont les meilleurs européens de leur catégorie. Boukli vise une quatrième couronne européenne consécutive. Elle n’a jamais perdu dans un Euro: "Il faut accepter ce statut de favori. J’ai dû capter ça comme une motivation. Au tournoi de Paris je voulais en découdre et ne pas rester spectatrice." Passé numéro 1 mondial des moins de 60 kilos, Mkheidze a remporté l’Euro 2023 à Montpellier. Il ne semble pas affecté par cette étiquette collée à son judogi. Calme comme souvent : "Actuellement tout roule bien, je suis en confiance. Quand je suis favori, je n’y pense pas, je ne me mets pas la pression Avant j’étais outsider et ça se passait bien, j’essaye de faire mon judo le jour J."
Le nouveau cycle
A 26 ans, Shirine Boukli n’est plus la petite jeunette à la fraicheur débordante. Elle est médaillée dans tous les grands championnats. "On me dit que c’est une nouvelle phase qui commence raconte-t-elle. Je vais peut-être être différente mais je reste Shirine. J’espère que je serai meilleure." Elle comme Mkheidze voient dans cet Euro monténégrin une étape en vue des Mondiaux prévus à la mi-juin à Budapest. Boukli a terminé 2e en 2023 tandis que son coéquipier n’a jamais réussi à prendre une médaille sur un championnat du monde : "Sur les trois ans et demi jusqu’à Los Angeles j’essaye de prendre tout ce que je peux emmagasiner pour avoir un plus beau palmarès." Il est lancé vers ses 3e JO et avoue qu’il devra avoir une gestion un peu différente des expériences à Tokyo et Paris.