Judo: Douillet prend la défense de la fédération française face à Agbégnénou dans l'affaire du judogi

Dans la controverse concernant le refus de Clarisse Agbégnénou de porter le judogi officiel de l'équipe de France de judo pour des raisons de sponsoring, David Douillet prend parti pour la fédération française. L'ancien judoka et ministre des Sports comprend la position de l'instance, qui a décidé de priver la double médaillée d'or olympique de son entraîneur référent pour le Grand Slam de Tel Aviv.
"La fédération de judo, ce n'est pas la fédération de football ou de rugby en matière de flux financiers. C'est une fédération bien gérée depuis des années, mais ce n'est pas une fédération riche", remarque David Douillet, présent samedi dans Les Grandes Gueules du Sport sur RMC. "Il n'y a pas de gros partenaire à la fédération de judo. On compte les sous, sou par sou. Les budgets attribués aux équipes de France sont contraints, serrés", assure-t-il.
"La fédération de judo paye tout grâce à ses partenaires"
"Un système a été mis en place depuis des années, qui est d'avoir des partenaires fédéraux, explique le consultant. Ces partenaires fédéraux misent sur l'aura, la publicité, la notoriété de l'équipe de France et des résultats du judo. Cette notoriété se traduit par une masse financière qui sert à équiper les athlètes, à les faire voyager, à les préparer, etc. On n'est pas comme au tennis, où tu es obligé de tout payer, notamment les déplacements, les entraîneurs, les hôtels. La fédération de judo paye tout grâce à ses partenaires".
David Douillet considère qu'il y a une forme d'ingratitude de la part de Clarisse Agbégnénou: "Si tu veux t'extraire de ce système, il faut en parler avec la fédération. Il faut négocier. Mais tu ne peux pas avoir profité du système pendant toute ta progression et dire une fois que t'es au firmament: 'Moi j'ai beaucoup plus d'argent, je représente beaucoup plus, que les autres se débrouillent'".
Et si Clarisse Agbégnénou ne souhaite pas lâcher du lest, David Douillet attend "qu'elle se débrouille toute seule, qu'elle achète ses billets d'avion, qu'elle passe dans le système tennistique".