Judo: le grand retour d'Agbégnénou marqué par un conflit... autour de son judogi

Retour (un peu) contrarié pour Clarisse Agbégnénou. Si la judokate française, victorieuse par ippon de la Mongole Darkhanbatbayar ce vendredi à Tel Aviv (Israël), a remporté son premier combat en -63 kg depuis sa pause maternité débutée après les Jeux olympiques de Tokyo, son comeback est marqué par un clash avec la Fédération française de judo.
La championne olympique 2021 est effectivement montée sur le tatami de Tel Aviv avec un judogi de la marque Mizuno et non Adidas, l'équipementier de la fédération. Le fruit d'une longue brouille entre l'athlète, son entourage et la fédération.

Elle veut suivre la voie empruntée par Riner
Mizuno est l'équipementier personnel de Clarisse Agbegnenou depuis plusieurs mois. La Française veut faire comme Teddy Riner et avoir le droit de porter la marque de son choix (Fight Art pour Riner). Lors des négociations entre Adidas et la Fédération, Riner avait d’emblée été exclu des discussions à sa demande, assure Le Parisien. Au nom de l'équité, Clarisse Agbegnenou entend bien emprunter cette voie.
En représailles, la Fédération lui coupe ses aides personnalisées et empêche Ludovic Delacotte, son coach, de l’accompagner lorsqu'elle est sur le tatami de compétition. Ce vendredi, c’est donc sans ses précieux conseils qu’elle a fait son grand retour.
"On doit s'asseoir, écrire un contrat, trouver un accord avec cette athlète. On lui a proposé une convention très honnête, qui représente des montants certains et qui correspond à un quart du budget de l'équipe de France féminine. Donc on la respecte, précise le président de la Fédération française de judo Stéphane Nomis à RMC Sport. Elle ne peut pas dire qu'on ne la respecte pas. Ce qui est aussi important pour nous, c'est qu'elle est maman, on le comprend, on accepte les choses. On est dans des avancées, on n'est pas là pour bloquer. Je lui ai dit il y a deux semaines, et encore il y a une semaine, qu'elle ne porterait pas de Mizuno parce que c'est contraire à l'éthique de la Fédération. On ne peut pas avoir un concurrent de notre sponsor sans l'aval de notre sponsor, ce n'est pas possible."
Battue en quart de finale par l'Australienne Haecker, Clarisse Agbegnenou a ensuite perdu en repêchage face à la Kosovarde Fazliu, l'une des filles qui monte dans la catégorie. La Française a chuté en prolongation, sur un grand fauchage intérieur donné waza-ari. C'est la première fois depuis les Mondiaux 2011 qu'elle sort d'une compétition sans monter sur le podium.