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Judo: le médaillé d’argent olympique Luka Mkheidze "aimerait gagner à Tbilissi" pour sa reprise

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Luka Mkheidze, médaillé d’argent des -60 kilos aux derniers JO revient ce vendredi sur un tatami de compétition à l’occasion du Grand Chelem de Tbilissi, dans son pays natal. Le judoka, licencié au PSG Judo, a pris le temps de régénérer son corps pour le préparer à la course jusqu’à Los Angeles 2028. À 29 ans, il vise une troisième médaille olympique consécutive. Attention à la concurrence de Romain Valadier-Picard.

Luka Mkheidze, on ne vous avait plus vu depuis le mois de juillet 2024 et votre médaille d’argent aux JO. Pourquoi avoir pris tout ce temps et revenir maintenant ?

Ça fait plusieurs mois que je n’ai pas fait de compétition. C’était nécessaire pour moi de couper après les JO. Pour préparer une nouvelle olympiade, il faut se poser, réfléchir, soigner les petits bobos. J’ai pris du temps même s’il y a eu beaucoup de tournois depuis les Jeux Olympiques. J’ai bien rechargé les batteries. Une fois que ça redémarre, on n’a plus le temps de couper, on est à fond dans le truc. J’ai pris le temps pour couper comme il fallait. J’aurais peut-être pu revenir il y a deux semaines au tournoi d’Autriche ou sur une compétition moindre, mais il y a eu des petits bobos que j’ai dû soigner. Je ne regrette rien. Aujourd’hui, je suis bien dans la tête, physiquement. J’ai envie à nouveau.

À quoi avez-vous pensé pendant cette pause, qu’avez-vous fait ?

Souffler un coup, faire des choses qu’on n’a pas l’habitude de faire comme passer du temps avec la famille. Il fallait bien réfléchir à ce que je voulais améliorer, quelles étaient les choses à changer.

Vous vous étiez blessé peu de temps après les JO à Tokyo (3e), une rupture des ligaments croisés. Cette expérience a-t-elle pesé dans votre choix de prendre votre temps pour revenir ?

Le fait de m’être blessé après les JO de Tokyo m’a mis un peu en garde. Je n’avais pas envie de reprendre trop vite pour me blesser à nouveau. Je pouvais revenir plus tôt mais je ne voulais pas m’engager sur une compétition en ayant des bobos. J’ai essayé d’être plus intelligent et de prendre un peu plus de temps.

Qu’avez-vous choisi comme chemin de compétition pour votre retour ?

J’avais ciblé l’Autriche et la Géorgie. Je ne voulais faire qu’un tournoi sur les deux. La compétition la mieux placée, c’était la Géorgie. C’est un tournoi qui me tient à cœur. Je n’ai jamais participé à un tournoi en Géorgie hormis quand j’étais enfant. Je n’ai jamais participé au Grand Chelem de Tbilissi. Plusieurs fois, j’étais engagé, mais j’ai eu le Covid, une entorse… Dans mon palmarès j’aimerais aussi être vainqueur sur ce tournoi. J’y vais sans me mettre la pression.

Ce sera votre seule sortie avant les championnats d’Europe le 23 avril à Podgorica. C’est suffisant ?

J’ai confiance en moi. Je n’ai pas besoin de faire davantage de tournois. Avec une compétition, je peux être prêt pour les championnats d’Europe. Il ne faut pas oublier que je n’ai plus 20 ans. Il faut bien cibler les tournois. Quand je serai aligné, ce sera pour performer et préparer au mieux les championnats officiels.

Vous connaissez déjà votre calendrier puisque vous sera aligné sur les Mondiaux en juin à Budapest.

L’objectif n’est pas d’enchaîner beaucoup de tournois cette année, car la course pour la qualification olympique n’a pas commencé. Quand cette qualification aura commencé j’enchaînerai davantage. Cette année et l’année prochaine, je ne dois pas me cramer en faisant beaucoup de tournois, je vais un peu m’économiser. Je ferai davantage de compétitions les deux dernières années de l’olympiade.

Quel est votre regard sur Romain Valadier-Picard, vainqueur du tournoi de Paris ? Il vous a challengé pour la qualification pour Paris 2024. Il veut être à Los Angeles.

Romain a fait un très bon tournoi. Il continue de progresser, il bosse. Je le respecte. Pour Los Angeles 2028, ce sera un concurrent. J’ai beaucoup de respect pour tous mes adversaires français. Romain ça le booste de m’avoir, moi ça me booste de l’avoir. Ca nous booste d’avoir d’autres Français. C’est une concurrence saine. Je vais donner le meilleur. J’ai encore pas mal de choses sur lesquelles je peux m’améliorer. Je veux monter en force petit à petit pour performer fort sur la dernière année, puis aller aux JO et ramener une belle médaille.

Quels sont les points d’amélioration que vous avez ciblés ?

Je pense que je peux m’améliorer sur les liaisons debout-sol. J’ai des progrès à faire dessus. J’aimerais avoir une garde très solide. Avec les changements de règle sur les saisies, le kumikata va être très important. Je voudrais ramener de nouvelles techniques dans mon judo pour continuer à surprendre mes adversaires.

Il y a eu du changement dans le staff masculin. Daniel Fernandes, qui était votre coach, est passé responsable des masculins. Qu’est-ce que cela change pour vous ?

Je travaille toujours avec Dany (Daniel Fernandes). Le nouveau staff est arrivé. Ça sera Ludovic Delacotte mon référent. On a commencé à travailler un petit peu. Il me donne des conseils sur les séances de randoris. On n’a pas encore eu de vraie séance technique. On a une bonne période pour préparer les championnats d’Europe. La Géorgie sera le premier test. Dany sera toujours là au quotidien même s’il n’est plus sur la chaise. Il m’aidera à progresser.

Morgan Maury