Judo: "Ma tête s’est transformée", sourit Priscilla Gneto après sa victoire à Bercy

Priscilla Gneto à Bercy - AFP
Priscilla Gneto, vous avez une carrière remplie de médailles. Mais une victoire à Paris, jamais ! A 31 ans, vous dites-vous "enfin" ?
Je me dis "enfin" mais je suis surtout très contente. C’était un objectif personnel en dehors de la performance sportive. J’avais déjà eu des médailles mais j’avais à cœur de gagner, gagner c’est différent. Je suis très contente et très fière.
Lorsque vous montez sur la finale face à la Canadienne Klimkait, est-ce que vous vous dites qu’il faut gagner à tout prix parce qu’une telle occasion ne se représentera pas de si tôt ?
Exactement. On peut avoir tendance à se dire "c’est une finale quoi qu’il arrive je repars avec une médaille". Je me suis dit "une journée comme ça ne se présente pas deux fois". C’était une opportunité à saisir. Même s’il fallait aller à 10 minutes de golden score j’aurais tenu. J’avais de la ressource, j’étais prête à durer. Je savais que j’avais les moyens de gagner même si j’avais des filles très fortes en face. Je ne sais pas pourquoi mais ma tête s’est transformée et je me suis battue toute la journée.
C’était le thème de votre journée. C’était un tournoi âpre avec des combats à rallonge où il était difficile de faire tomber. Vous avez été très forte dans la tête.
Parfois j’ai tendance à vouloir m’exprimer, à faire beaucoup de judo, à marquer. J’ai appris qu’on ne gagne pas tout le temps en faisant tomber. Il y a aussi les pénalités, la tactique. Ce n’est pas mon fort mais ça fait un moment que je travaille ça et aujourd’hui ça a payé. Je vais continuer dans ce sens-là. Tout en continuant à faire tomber attention (rires)!
Ce succès vous remet dans le jeu pour une sélection dans un grand championnat.
J’espère que cette performance va parler pour moi. Comme je l’ai toujours dit je prends échéance après échéance. Le reste on verra. Si je suis sélectionnée tant mieux, si je ne suis pas sélectionnée, je continuerai encore à travailler.