Judo : Riner, c’est du (trop) lourd !

Trois mois et demi après son sacre olympique, Teddy Riner a repris l’entraînement ce lundi avec son club de Levallois. Un retour en douceur pour le judoka, marqué aussi par quelques kilos qu’il faudra vite éliminer.

Le poids de Teddy Riner restera un mystère. La star du judo mondiale qui retrouvait ce lundi les tatamis dans son club de Levallois affiche un peu de surcharge pondérale. Super heureux de reprendre l’entraînement, il ne le cache pas. Au contraire, tout sourire, il montre même ses poignées d’amour. « J’ai pris un peu de poids, s’amuse-t-il. Combien ? Je ne sais pas, il n’y a pas de balance, mais je sais que j’en ai pris. » Selon ce qu’on a pu apprendre, il s’agirait de 10 à 15 kilos en trop, le poids de forme du champion olympique étant de 130 kg... Durant les trois mois et demi qui ont suivi sa médaille d’or aux Jeux Olympiques dans la catégorie des +100kg, Riner se serait-il laissé aller ? L’intéressé le reconnait, et l’assume. « Ça m’a fait du bien de ne rien faire, de flemmarder, sourit-il. J’ai fait un peu de tennis, des sports co et j’ai dû faire un footing. Il fallait évacuer. »

Evacuer la pression après un été de rêve qui l’a propulsé sur le toit du monde à seulement 23 ans. Lâcher prise, se faire plaisir quitte à le payer à la reprise de l’entraînement. « C’est difficile pour lui, observe Christian Chaumont, son entraîneur. Il est revenu comme un vrai touriste. Alors au moment de reprendre le judo, c’est dur. Il va falloir un peu de temps pour dégraisser la bête. » Le Guadeloupéen fera un régime, mais surtout du travail foncier l’attend. Une partie se fera au Japon au mois de décembre. Au Pays du Soleil levant, Riner enchaînera les combats à un rythme effréné : « Les Japonais vont lui sauter dessus », s’amuse Christian Chaumont.

Riner : « Le judo n’a pas quitté mon corps »

Son premier jour d’entraînement s’est déroulé dans la bonne humeur, malgré une petite frayeur : le cœur du quintuple champion du monde s’est un peu emballé après seulement dix minutes d’efforts. « Physiquement, c’est un peu compliqué, souffle-t-il. Quand on est absent trois mois et demi, c’est normal d’avoir du mal à souffler. Mais ça fait du bien. Remonter sur les tatamis me démangeait. J’ai encore des sensations. Le judo n’a pas encore totalement quitté mon corps même si je ne suis qu’à 40-50%. » Pour garder la motivation intacte en vue des Mondiaux 2013 à Rio, le champion olympique a prévu des semaines d’entraînement différentes, moins denses. Quant aux objectifs : « Je suis jeune, je n’ai que 23 ans. Je veux encore m’amuser, aller au bout de moi-même. » Avec quelques kilos en moins.

Aurélien Brossier (avec C.G.)