Judo (Tashkent): "Il fallait que je reprenne mes repères", Tolofua "contente" d'avoir repris

Absente en compétition depuis dix mois en raison de soucis à une épaule, a retrouvé le chemin de la compétition ce dimanche à Tashkent (Ouzbékistan). La vice-championne d'Europe et du monde des plus de 78 kilos termine troisième d'une journée où elle aurait aimé davantage faire tomber. Un bon départ, tout de même, pour se relancer.

Julia Tolofua, quels étaient les sentiments avant de rependre après 10 mois sans compétition?

On dira que pour une reprise j'étais mitigée sur mon état, sur comment je me sentais. J'étais contente de reprendre, presque un an sans Grand Slam. Ma dernière compétition c'était les championnats d'Europe 202 (2e). Je suis contente parce que je suis remontée sur un tapis international. Je n'avais pas trop d'appréhension si ce n'est moi-même.

Comment allait votre épaule?

Pour ce qui est de mon épaule, ça allait très bien -étonnament- je n'avais pas trop de douleurs. Là c'est plus le genou mais ça allait sur cette journée. Le kiné a pris soin de moi.

Quel est le bilan de cette journée avec une troisième place au bout? Vous ne faites tomber qu'en quart de finale...

Je suis contente et aussi un peu déçue. J'ai voulu produire mon judo. Il fallait que je reprenne mes repères sur le tatami. Je gagne par shido mon premier combat en essayant de produire. Sur le deuxième combat, contre la Japonaise, je me mets dedans. J'envoie o soto-gari et je me prends un contre alors que j'étais au-dessus sur tout le match. Je n'étais pas dans la stratégie, j'étais dans l'attaque. Ce deuxième combat me déçoit. Je sais que j'aurais pu passer. C'est une erreur que je ne reproduirai plus. Sur le combat de repêchage, je me dis qu'il faut envoyer. Je lance uchi-mata et ça marque. Je mets deux yuko. Je suis assez contente. J'aurais été dégoutée si je n'avais pas fait tomber. J'aime le vrai judo, pas forcément gagner aux pénalités. C'est ce qu'il s'est passé sur ma place de trois. La Kazakhe est gauchère, ça fait plusieurs fois que je la prends. Je l'ai trouvée différente de d'habitude. J'étais contente de la prendre sur la stratégie. Je me suis dit qu'il fallait assurer cette place de trois. Tu sais que tu peux faire tomber. Je me suis dit que j'allais faire monter les pénalités. Je ne voulais pas faire la même erreur que contre la Japonaise. J'ai envoyé sur les ras, j'ai essayé de bouger, d'attaquer un minimum. Sur la chaise, Kilian Le Blouch était très à l'écoute. Il était super pédagogue. Jane Bridge aussi. Ils m'ont donné des conseils toute la journée. Je suis quand même contente.

Qu'est ce qui vous a déplu?

C'est ma troisième place. J'aurais préféré, bien évidemment, monter sur la première marche du podium. J'ai fait avec les armes du jour. Il y a des choses que je vais revoir en vidéo, en technique. J'essaye de ne pas trop me prendre la tête. Il y a des points à retravailler, d'autres qui sont bons. On regardera ça après une semaine de repos.

Quelle est la suite du programme pour vous?

J'ai le stage à Nymburk (République tchèque) qui arrive. J'espère qu'il y aura des étrangères. Ca me permettra de travailler plus et de me défrustrer, de les bouger à ma façon, hors-compétition. Je n'ai pas encore trop de regard sur mes prochaines compétitions. Je ne sais pas trop où j'irai. Ce n'est pas de mon ressort.

Propos recueillis par Morgan Maury